Bientôt 200 ans après la création de la première école de commerce française, l’ESCP en 1819, plus de 60 ans après celle des Instituts d’administration des entreprises et 50 ans après la création de la FNEGE (Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises) l’enseignement supérieur de gestion fait face aujourd’hui à de nouveaux défis.
A l’occasion de la Semaine du Management de la FNEGE, qui a eu lieu à Paris du 22 au 25 mai au sein de la Cité Internationale Universitaire de Paris, la FNEGE et HEADway Advisory se sont associés pour éditer un numéro spécial de « L’Essentiel du sup » consacré aux « 10 grands défis de l’enseignement supérieur et de la recherche en gestion ». Il est maintenant disponible en version électronique sur :
https://www.yumpu.com/s/f2F91p0TevtE4BAI
En voici les dix grandes thématiques.
- L’enseignement. Le premier de ces défis pourrait être formulé ainsi : « que devons-nous enseigner ? ». Maintenant que le numérique est une réalité, à l’heure de la montée en puissance de l’intelligence artificielle, alors que les entreprises veulent recruter des diplômés directement opérationnels, que doit-on apprendre aux étudiants ? Quelle place donner aux fondamentaux du management, à la culture générale, aux « soft skills » ? Quelle part donner à l’apprentissage des technologies ? Comment travailler avec des ingénieurs, des designers ?
- La recherche. Dans ce contexte, l’optimisation des axes de recherche est plus que jamais une priorité. Il ne peut y avoir d’enseignement supérieur sans recherche académique. Si cette recherche permet certes d’obtenir des accréditations, elle peut aussi se révéler de plus en plus utile, appliquée, notamment pour répondre aux demandes des entreprises qui soutiennent des chaires. C’est le deuxième défi.
- Les ressources. Cette recherche, le passage au numérique, la concurrence internationale… ont un coût alors que les ressources des établissements sont de plus en plus contraintes. IAE, écoles de management, facultés sont donc à la recherche de nouvelles ressources qui passent aussi bien par le développement de fondations que l’augmentation des frais de scolarité ou la croissance de la formation continue. Voici un troisième défi.
- Les ressources humaines. Que serait une formation en management sans ses personnels et, tout particulièrement, ses professeurs ? Leur gestion, leur recrutement – notamment à l’international – font partie des priorités de tout établissement. Mais comment s’assurer le recrutement et la performance des meilleurs ? Un autre défi !
- La pédagogie. L’implication des enseignants est d’autant plus importante que de nouvelles ressources éducatives arrivent à maturité. Classes inversées, MOOCs, SPOCs, Fablabs, expérientiel, boîtiers de vote, le numérique donne accès à des ressources chaque jour plus nombreuses… qui doivent toujours entrer dans un projet pédagogique pour être utiles !
- Le numérique. C’est sans doute le défi qui englobe tous les autres : comment répondre à la vertigineuse expansion du numérique et de l’intelligence artificielle ? Tant pour répondre aux besoins des entreprises que pour former ? Une question qui taraude tout l’enseignement supérieur et jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.
- L’international. Le tout dans un environnement de plus en plus international où se développent les campus à l’étranger, les doubles diplômes, les accords internationaux, l’apport des professeurs internationaux, la venue d’étudiants internationaux… Un défi que l’enseignement supérieur français en management semble avoir déjà particulièrement bien relevé.
- L’executive education. Dans le même esprit le développement de l’executive education est une priorité pour beaucoup d’établissements. Pour autant la concurrence est rude avec les acteurs « historiques » du secteur et c’est toute une pédagogie alternative à celle de la formation initiale qui doit être mise en œuvre.
- La « taille critique ». Pour atteindre une sorte de « taille critique », tous ces défis ont nécessité la montée en puissance des établissements d’enseignement supérieur de management. Mais gare à ne pas perdre l’agilité qui a fait leur force.
- Le territoire. Il fut un temps où les établissements revendiquaient tous leur rattachement à un territoire spécifié dans leur nom. Aujourd’hui, si beaucoup ont rompu avec la tradition, la plupart des formations en management continuent à affirmer leur lien étroit avec leur lieu d’implantation.