ECOLES DE MANAGEMENT

Le concours PASS renouvelle le genre et reçoit deux nouveaux programmes

« Nous construisons progressivement un mode de concours plus innovant que le sacro-saint recrutement à la française. Il faut innover en se mettant à l’heure des réseaux sociaux. » Co-fondateur du concours postbac Pass avec son Edhec BBA et directeur général du groupe Edhec, Olivier Oger entend aujourd’hui renouveler profondément son concours en détectant mieux les potentiels des candidats grâce à la plateforme Zeemee, déjà adoptée par de grandes universités américaines et que lui a conseillé d’employer le cabinet HEADway Advisory.

« Son grand avantage d’avoir une meilleure connaissance des profils au-delà des classiques « qualités-défauts » qu’on leur demande de définir dans des entretiens, ce qui est bien difficile à leur âge », renchérit Catherine Lespine, la directrice générale du groupe Inseec dont deux BBA participent au concours. Les candidats qui le préfèrent pourront toujours passer des épreuves plus classiques et environ 30% devraient cette année choisir de passer par Zeemee. Une vraie évolution à laquelle croit beaucoup Olivier Oger pour lequel : « Si aujourd’hui nous innovons dans le recrutement postbac, demain ce sera peut-être après les prépas ».

Le campus de l'Edhec à Lille

Deux nouveaux programmes

Cette petite révolution dans le mode de concours s’accompagne de l’entrée de deux nouveaux programmes, l’ « International BBA » de KEDGE BS et le « BSc in International Management » de NEOMA BS (qui étaient jusqu’ici membres du concours SESAME), qui viennent rejoindre les BBA de l’Edhec et de l’Inseec au sein du Concours Pass. « Chaque programme doit être présenté dans un concours adapté et nous voulions une banque d’épreuves vraiment internationale pour notre BBA », explique Thomas Froehlicher, le directeur général de Kedge, qui, à l’instar de NEOMA BS, conserve au sein de SESAME son école de niveau bac+4, l’EBP : « Il était de plus en plus compliqué de présenter deux programmes de niveau et de finalité différents au sein du même concours mais nous gardons beaucoup d’attachement au concours SESAME ». Ce que confirme Catherine Lespine : « Le concours Pass est adapté aux programmes de niveau bac+4 et nous ne prendrons jamais de formation bac+3 ou bac+5 ».

Des étudiants de NEOMA BS à Reims

Le format qui monte

Le débat est d’autant plus crucial qu’il marque une montée en puissance du format bachelor bac+4. « Ce format bac+4 séduit de plus en plus largement des « étudiants qui vont avoir une mention B ou TB au bac mais qui ne souhaitent pas faire une prépa pour sortir du système lycée. C’est vraiment le bachelor de l’excellence », explique Catherine Lespine, pour laquelle il se « différencie du bachelor en 3 ans qui est plus « professionnel » quand le BBA est international et généraliste ». Il semble bien loin le temps où les parents des étudiants de l’ESPCI (aujourd’hui BBA Essec) demandaient son passage à bac+5… « Lee BBA c’est le meilleur des mondes, des études ni trop courtes ni trop longues qui permettent de choisir une vraie spécialité et d’avoir une expériences internationale », assure Catherine Lespine.

Le hall de Kedge BS à Bordeaux

Le format de référence dans le monde

Aujourd’hui le BBA (Bachelor in Business Administration) et le BSc (Bachelor in Science) in Business sont des formats de référence dans le monde. « On le retrouve aux Etats-Unis, en Asie, en Italie avec la Bocconi ou en Espagne avec l’Esade », constate Olivier Oger, dont la volonté est aujourd’hui d’ « afficher un format très visible à l’international ». Rebaptisé « International BBA » cette année le BBA de KEDGE BS a ainsi tout de suite reçu 50 étudiants de plus largement séduits par la possibilité de le suivre entièrement en anglais. « Nous souhaitons passer de 10% d’étudiants internationaux à 25% dans les années à venir », évalue Catherine Lespine.

Un amphi de l'Inseec à Bodeaux

Le marché international

Cette prééminence d’un format bachelor 4 ans à l’international fait écho aux propositions de l’ancien directeur d’HEC, Bernard Ramanantsoa qui, dans le rapport L’enseignement supérieur français par-delà les frontières qu’il vient de remettre au gouvernement propose qu’on reconsidère le seul format du master en deux ans pour créer des masters professionnels en 1 an qui soient plus « à même d’affronter une compétition internationale fondée sur un modèle bac+4 (bachelor) +1 (master) ». Et Olivier Oger de conclure : « Si on prétend être un acteur international de l’éducation, il faut être compatible ».

Olivier Rollot (@ORollot)

  • Le concours PASS compte maintenant 5 BBA et BSc répartis sur 7 campus : BBA du Groupe EDHEC – Campus de Lille et de Nice, BBA du Groupe INSEEC – Campus de Bordeaux et de Lyon, American BBA de l’INSEEC – MBA Institute – Campus de Paris, International BBA KEDGE – Campus de Marseille, BSc NEOMA – Campus de Rouen. Les frais d’inscription sont de 120€ pour la voie principale et 60€ pour les candidats boursiers. Des journées d’oraux auront lieu à partir de janvier les samedis. Dans la voie « traditionnelle » les candidats passeront des oraux communs à toutes les écoles quand, dans la voie Zeemee, ils seront propres à chaque école. S’ils sont reçus dans une école ils peuvent ensuite changer pour une autre du concours.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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