ECOLE D’INGÉNIEURS, PROGRAMMES

L’Efrei veut devenir une école digitale « globale »

Le directeur général de l’Efrei, Frédéric Meunier, présente son bilan et son nouveau plan stratégique

« Nous avons suivi la plupart des objectifs que nous nous étions fixés avec aujourd’hui 5 200 étudiants dont 2 900 en programme Grande école et 1 900 alternants », résume Frédéric Meunier, le directeur général de l’Efrei en faisant le point sur le développement de son école depuis 2021 et comment elle va évaluer dans les années à venir dans le cadre de son nouveau plan stratégique 2024-2029. Au programme : hybridation et collaboration avec d’autres écoles et universités pour devenir de plus en plus une école digitale « globale ». « Nous travaillons sur plusieurs océans concurrentiels dans la tech bien sûr mais aussi sur d’autres univers digitaux face à des écoles de management qui ne se sont pas non plus interdites de créer des coding schools », résume le directeur.

Le bilan 2021-2024. Aujourd’hui le budget de l’Efrei atteint 51,8 millions d’euros alors que le nombre d’enseignants-chercheurs et de doctorants a doublé pour atteindre les 40 chacun. Ces trois dernières années de son plan stratégique 2019-2024 ont également vu l’ouverture d’Efrei Executive Education – 30 formations aujourd’hui – et l’intégration dans l’université Paris Panthéon-Assas en attente aujourd’hui de devenir un grand établissement.

Son expansion passe par l’implantation dans de nouveaux bâtiments et l’Efrei occupera ainsi en tout 21 500 m2 sur quatre bâtiments à Villejuif fin 2025. Elle vient en effet de s’implanter sur 7 000 m2 près de ses bâtiments historiques et s’apprête à en occuper d’autres sur 3 500 m2. L’Efrei occupe également 3 500 m2 de bureaux à Bordeaux. Un nouveau campus de région qui reste pour l’instant unique : contrairement à ce qu’elle annonçait en 2021 l’école ne s’est pas implantée dans d’autres villes. « Après avoir ouvert le campus de Bordeaux nous nous sommes posé la question de nous installer également à Reims mais nous avons finalement préféré en rester à deux campus », confie Frédéric Meunier.

Ces quatre dernières années les frais de scolarité ont grimpé mais « restent inférieurs à l’inflation ». En revanche les entreprises sont tellement demandeuses des apprentis de l’Efrei – 240 étudiants en licence 3 par exemple – qu’elles déboursent par an 3 000 euros de plus que le niveau de prise en charge (NPEC) fixé par France Compétences pour pouvoir les recruter.

Mettre en avant sa « signature pédagogique ». Si l’Efrei envisage de stabiliser globalement son offre de formation initiale, elle n’en entend pas moins développer des programmes diplômants d’une année pour des jeunes de niveau bac+4/5 tout en faisant évoluer ses enseignements. « Nous souhaitons mettre en avant notre « signature pédagogique », évaluer plus des compétences que des connaissances et expérimenter un programme diplômant 100% à distance. Ce programme nous permettra également d’apporter de l’innovation pédagogique dans le fonctionnement à distance dans tous nos cursus », définit Frédéric Meunier qui entend toujours dispenser à la fois des programmes gradés – trois bachelors de l’Efrei possèdent le grade de licence – et non gradés pour « garantir un équilibre ». Par ailleurs l’école entend être propriétaire de tous ses titres.

Devenue multi-campus l’école doit « améliorer son efficience », être labellisée DD&RS mais aussi répondre aux « injonctions parfois différentes du MESR et du ministère du Travail ». Au programme également le développement de la diversité du programme Grande école avec l’ouverture à des spécialités du bac qui ne sont pas toutes scientifiques dans le cadre du Concours Alpha. Au sein de l’université Panthéon-Assas l’Efrei travaille toujours à la création d’un programme commun de master droit et numérique.

Créer de la connaissance utile. Versée au sein de son « Research Lab », la recherche de l’Efrei entend « créer de la connaissance utile » tout en délivrant de doctorat au sein de l’école doctorale Panthéon-Assas. Ses recherches sont diverses et parfois dans l’actualité. « Six doctorants travaillent par exemple avec les fédérations sportives dans le cadre de Sciences 2024 et des jeux Olympiques. D’autres sur l’utilisation de la blockchain dans les entreprises ou sur les questions juridiques avec deux doctorants réunis pour produire une recherche pluridisciplinaire », distille Etienne Pernot, directeur de l’Efrei Research Lab – Efrei.

Question RSE et même objectifs de développement durable de l’Onu, l’Efrei a créé « Efrei for Good ». « Depuis quinze ans l’ouverture et le droit à la différence sont au centre de notre culture pour préparer nos diplômés à être des acteurs responsables », commente Etienne Pernot. Alors qu’elle détecte parfois des situations de précarité chez ses étudiants, l’Efrei va multiplier par 2,5 le montant des bourses qu’elle donne pour passer au total à 600 000 euros. Chaque année 50 000 euros sont déjà destinés à des étudiants en galère.

Les trois bâtiments de l’Efrei à Villejuif

Former au digital dans tous les métiers. Au-delà de son offre classique, d’ingénieur ou de BTS scientifiques, l’Efrei a entrepris ces dernières années d’être présente sur d’autres métiers impactés par le numérique, notamment dans le management mais aussi la communication. « Cette année nous mettons en œuvre un master avec Marketing et technologies digitales avec l’université Panthéon-Assas et un double diplôme de masser Management et Digital Transformation avec Excelia BS », commente Emmanuel Peter, le directeur de la formation de l’Efrei. Des programmes qui attirent plus de 50% de filles quand on ne dépasse pas les 20% dans les formations numériques classiques.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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