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L’Espi veut être l’école des « objets connectés »: entretien avec Laurent Espine, son directeur

Depuis plus de 60 ans le groupe Epsi forme des informaticiens dans huit villes françaises. Aujourd’hui elle met l’accent sur l’apprentissage des techniques propres aux objets connectés. Son directeur, Laurent Espine, nous explique comment on forme des informaticiens « durables » aujourd’hui.

Laurent Espine Olivier Rollot (@O_Rollot) : Vous vous présentez comme « l’école des objets connectés », en quoi cela consiste-t-il ?

Laurent Espine : En 2018 nous aurons 22 millions d’objets connectés en France en commençant par les montres et les applications médicales. Mais comment gérer ce flux d’information, transférer ces données, les sécuriser, les traiter, autant de défis que nous entendons relever avec, par exemple, une spécialité que nous montons dans notre école de Lyon. Déjà l’un de nos anciens, est l’un des leaders français des objets connectés avec son entreprise Matooma. Des applications se créent chaque jour comme celle-ci qui permet de calculer à quel endroit vous aurez le plus de chance de trouver une place de parking en fonction de ce qui se passe dans la ville où vous vous rendez. Aux États-Unis – c’est interdit en France car trop intrusif -, on peut diffuser dans les rues des publicités qui vous concernent précisément quand vous passez devant. Les possibilités sont infinies.

O.R : Comment formez-vous vos étudiants à ces nouveaux métiers ?

L. E : Nous avons par exemple un robot Nao sur chaque campus, un objet qui attire les jeunes vers l’informatique en permettant tout de suite de comprendre à quoi sert une ligne de code en Python, Java ou C++ quand elle fait danser un robot. Petit à petit nous nous servons de Nao pour le faire interagir avec des émotions simples et nos campus font un concours entre eux.

O. R : L’Epsi ce n’est pas une école d’ingénieurs, c’est quoi alors ?

L. E : Une école d’ingénierie informatique qui délivre des titres RNCP reconnus par l’État et compte aujourd’hui 1200 étudiants qui reçoivent chacun trois ou quatre offres d’emploi avant même d’être diplômés, nous revendiquons l’expertise professionnelle du secteur informatique. Nous sommes présents dans huit villes (Paris, Lille, Montpellier etc.) et nous nous installons ce mois-ci à Bordeaux dans un bâtiment de 3000m2 au sein du nouveau quartier étudiant dit du « Bassin à flot ».

O.R : Comment se déroule le cursus ? Est-il possible de le suivre en alternance ?

L. E : Il est très modulable : il est possible de commencer soit par un BTS informatique, soit par un bachelor et de continuer ensuite jusqu’à bac+5. 60% de nos étudiants effectuent l’intégralité du cursus. La moitié l’effectue en alternance dans le cadre de contrats de professionnalisation qui sont accessibles à partir de la troisième année. Les deux premières années ne pouvant être suivies qu’en formation initiale classiques ce sont donc 80% de nos étudiants qui sont en alternance à partir de la troisième. Aujourd’hui l’alternance ce n’est plus seulement une solution à des problèmes financiers mais plutôt une voie vers l’emploi. Cela marche si bien que l’organisme qui finance ces contrats dans le secteur informatique, le Fafiec, veut faire passer le nombre de contrats de 8000 à 10000 d’ici cinq ans.

Nos étudiants peuvent également possible de partir six mois à Dublin (Griffith) et d’obtenir un double diplôme. Enfin, ils peuvent suivre des cours de marketing à l’Idrac Lyon, également y passer un double diplôme dans les Big Data ou encore apprendre à créer leur entreprise à l’IFAG. Ce que nous voulons c’est former des profils capables d’évoluer tout au long de leur carrière et ils reçoivent beaucoup de cours d’algorithme. Nos cours sont tous encadrés par des enseignants avec 10 h de travail professionnel encadré pour 20 heures de cours.

O.R : Quel est le profil des élèves qui intègrent l’Epsi ?

L. E : Ce sont essentiellement des titulaires d’un bac S mais aussi des STI et même quelques littéraires. Nous pensons également nous ouvrir à des bacs professionnels dans les années à venir.

O.R : On imagine que vous avez peu d’étudiantes, comme dans toutes les formations en informatique.

L. E : Seulement 13% mais pourtant beaucoup de demandes des entreprises qui veulent recruter des filles.

O.R : Vous formez également des adultes.

L. E : Avec le Fafiec et le Syntec Atlantique nous avons effectivement entrepris de former des chômeurs de plus de 45 ans aux outils SAP. Cela ne concerne encore que peu de monde, 17 cette année, mais cela fonctionne très bien 100% de retour à l’emploi en moins de 3 mois car nous prenons des personnes qui maîtrisent les processus métier et qui apprennent très vite à paramétrer les outils ensuite.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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