ECOLES DE MANAGEMENT

L’ESSCA lance son nouveau plan stratégique : Odyssée 20/24

A l’occasion de son 111ème anniversaire, l’ESSCA a dévoilé le 30 janvier dernier son plan de développement pour les 4 prochaines années. A l’image du voyage de l’Odyssée, ce nouveau plan s’annonce « beau mais tumultueux : nous avons de l’ambition, mais nous savons que nous évoluons dans un environnement concurrentiel complexe », souligne Jean Charroin, le directeur général de l’ESSCA.

Jean Charroin

Un plan de croissance ambitieux. « L’Essca est bien ancrée dans le paysage concurrentiel, juste derrière les Grandes écoles de premier plan, et compte rester dans la cour des grands ». Forte du succès de son précédent plan de développement, avec notamment l’obtention de la triple couronne en 2017 et l’ouverture de trois nouveaux campus en France, l’ambition est claire pour les années à venir pour Yves Gevin, président du conseil d’administration  de l’ESSCA : rejoindre le top 30 des meilleures Business Schools Européennes et le top 10 des écoles de commerce françaises. L’ESSCA souhaite ainsi se positionner comme l’une des institutions offrant l’un des meilleurs cadres de travail, de recherche, et d’apprentissage tout en restant le modèle de référence des écoles de management postbac françaises.

Dans cette optique, l’établissement souhaite plus que doubler son budget annuel de fonctionnement, passant ainsi de 50 millions d’euros en 2019 à 120 millions d’euros en 2024 et augmenter ses effectifs étudiants de plus de 74%.

Un plan d’action organisé autour de 3 principes clés. Le développement de l’ESSCA va s’orchestrer autour de 3 axes principaux : un nouveau design organisationnel, des services et des programmes de qualité qui se veulent innovants.  Dans cette optique Jean Charroin annonce ainsi l’embauche de 200 nouveaux collaborateurs dont 40 nouveaux professeurs permanents d’ici 2024. L’ESSCA souhaite ainsi doubler le nombre de publications scientifiques en passant de 104 articles à 225 en 4 ans, tout en renforçant le lien entre la recherche et les entreprises.

L’augmentation du nombre de collaborateurs, couplée à l’accroissement du nombre d’étudiants et à la politique de développement multi-sites soulèvent ainsi la question de l’évolution de la structure organisationnelle de l’établissement. En conséquence, le directeur général prévoit la création d’un comité consultatif digital. Ce dernier aura pour objectif d’accompagner la transformation de l’école d’un point de vue technologique et managérial.

De même, la décentralisation des processus de décisions sera au cœur de la nouvelle stratégie. Les différents campus pourront ainsi mettre en œuvre une stratégie glocale en choisissant les axes de développement qui font sens avec leur écosystème local.

Enfin, l’amélioration de la qualité des services et des formations proposées sera la pierre angulaire de cette nouvelle stratégie. Pour ce faire, l’ESSCA souhaite renforcer sa politique de RSE. Jean Charroin précise ainsi qu’il « souhaite mettre en place une mesure régulière de la satisfaction des différentes parties prenantes. L’ambition sera également de renouveler les labels et accréditations internationales et d’atteindre d’ici 2024 une parité parfaite au sein des instances de gouvernance. » A titre d’exemple, la gouvernance de l’ESSCA est aujourd’hui composée à 70% d’hommes.

Les leviers de croissance du plan 20/24.

  1. Un plan d’investissement de 100 millions d’euros viendra renforcer le développement des différents campus. Les fonds serviront à l’acquisition ou à la rénovation des infrastructures. Les campus d’Angers et de Paris seront rénovés et agrandis. L’objectif pour Yves Gevin est ainsi « de consolider la croissance multi-sites sur le territoire français car ces campus n’ont pas encore atteint leur plein régime ». L’international n’est pas non plus en reste puisque l’ESSCA ambitionne d’ouvrir un 3ème campus sur le continent américain, en plus des sites de Budapest et Shanghai. Rappelons que ces derniers ont pour vocation de recruter des étudiants locaux en plus d’accueillir les étudiants français de l’ESSCA. Mais attention, il n’est pas question de remettre en cause le socle de valeurs de l’institution. Ainsi, Jean Charroin souhaite « absolument conserver le statut EESPIG dans les années à venir pour continuer à avoir un impact sociétal, économique et favoriser les liens avec les acteurs locaux ». De même, les campus garderont une taille humaine avec 2500 étudiants au maximum, pour « garantir la qualité des services et favoriser l’épanouissement des apprenants ».
  1. Une hausse des frais de scolarité progressive qui accompagne le développement de nouveaux modèles économiques. Afin de soutenir la croissance de l’école, une hausse de 30% des frais de scolarité est envisagée, passant ainsi de 10 500€ à 14 000€ l’année. Une augmentation du coût de la scolarité qui ne doit pas empêcher la diversité sociale des apprenants. Ainsi, l’ESSCA souhaite par exemple renforcer ses liens avec le monde des entreprises pour quadrupler le nombre d’étudiants en alternance d’ici 4 ans, passant ainsi de 250 à 1000. De même, l’indexation des frais de scolarité en fonction du quotient familial de l’étudiant est envisagée, à l’instar de Dauphine ou de Sciences Po.
  1. Le lancement d’une fondation sous l’égide de la Fondation de France. Le but sera de soutenir l’école dans ses projets de croissances et de favoriser son ouverture sociale. La fondation souhaite ainsi développer le nombre de bourses attribuées : elle a pour objectif de passer de 750 000€ dédiés aux bourses d’études à 3 millions d’euros par an, soit 2,5% du budget général de l’ESSCA en 2024.
  1. L’augmentation du nombre d’étudiants. 8200 dont 1640 internationaux : c’est le nombre d’étudiants attendus par l’ESSCA en 2024, soit une croissance de 74% des effectifs en 4 ans et un taux de croissance annuel moyen de 11,7%. A titre de comparaison, le taux de croissance 2018-2019 des écoles de commerce, gestion et comptabilité en France était de 7,7% et de 5,5% en moyenne annuelle entre 2000 et 2017 (retrouvez notre article sur le sujet : ici). L’établissement souhaite également rééquilibrer la répartition de ses étudiants dans les différents programmes et passer de 90% des effectifs en PGE à 75% d’ici 2024.
  1. L’évolution de l’offre de formation. Le PGE de l’ESSCA va connaitre de nombreuses évolutions dans les années à venir. Le directeur général souhaite « s’appuyer sur la réforme du bac et transformer le PGE dans une logique de plateforme de compétences. Les parcours seront plus diversifiés, interdisciplinaires et donneront davantage de place aux humanités non directement liées au management. » Ce sera également l’occasion de recruter des profils plus divers. Ceci s’inscrit dans une volonté de diversification du recrutement pour le PGE : l’ESSCA va permettre aux étudiants ayant un double profil (designer, ingénieur, sciences politiques, etc.) de rentrer via une admission parallèle. L’établissement souhaite également développer son offre de formation continue avec le lancement d’un MBA part-time et multi-campus.

Le déploiement de ce nouveau plan stratégique va se faire en plusieurs phases clés. Le premier point d’étape sera en juin 2021, « ce sera le moment de réactualiser le plan stratégique dans une logique de réactivité et de réalisme. Nous devons prendre en compte les éléments conjoncturels qui impactent notre écosystème », précise Jean Charroin.

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