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L’international au coeur de la stratégie des écoles d’ingénieurs : entretien avec Laurent Mahieu, président de la CTI


En prélude à sa nouvelle campagne d’habilitation, la CTI organisait la semaine dernière son congrès annuel. La dimension internationale était au cœur de ses préoccupations.

Olivier Rollot (@O_Rollot) : Chaque année on parle international lors du congrès de la CTI mais j’ai l’impression que c’est encore plus fort cette année ?

Laurent Mahieu : Il y a effectivement tout un contexte, avec par exemple la mission confiée à France Stratégie par le gouvernement, et les établissements sollicitent de plus en plus notre avis, que ce soit pour des implantations ou des missions à l’étranger. Les mobilités entrante comme sortante font partie de nos critères d’évaluation.

O. R : Pour autant le séjour d’études à l’étranger n’est toujours pas obligatoire dans les écoles habilitées par la CTI.

L. M : Cela ne sert à rien d’imposer des critères que les écoles ne peuvent de toute façon pas suivre. Nous incitons fortement ces séjours mais nous ne les rendons pas obligatoires. En langues nous imposons à tous les étudiants d’avoir au moins un niveau B2 pour être diplômés alors que certaines écoles sont plutôt au niveau C1 et plus. Tout dépend de leur vivier et nous savons bien que c’est plus difficile d’obtenir un bon niveau en anglais dans des écoles qui recrutent beaucoup en STS et en IUT.

O. R : La CTI va administrer un nouveau label à finalité internationale, le CeQuint (lire ci-dessous). Quel intérêt auront les écoles à l’obtenir ?

L. M : C’est d’abord un travail d’auto-évaluation. Il s’agit ensuite pour les écoles de faire le point sur leur stratégie internationale en se livrant à un audit complet. Une fois obtenu le label prouvera d’abord aux établissements partenaires que l’école a les mêmes exigences.

O. R : Vous dites même réfléchir à une certification internationale propre à la CTI. Pourtant vous accréditez déjà des établissements étrangers. Qu’apporterait cette nouvelle certification ?

L. M : Aujourd’hui nous accréditons des établissements qui délivrent un master et souhaitent être reconnus par l’Etat français afin de pouvoir se prévaloir du titre d’ingénieur français. Il faut pour cela notamment enseigner en français. Nous pourrions demain aller plus loin en accréditant des établissements qui n’enseignent pas en français mais n’en respectent pas moins les attendus de la formation de « l’ingénieur à la française ». Mais ce n’est encore qu’un projet.

Un nouveau label international pour les écoles d’ingénieurs

Parce qu’elles veulent mieux s’identifier à l’étranger, un label « international », le CeQuint, vient aussi d’être créé pour les écoles d’ingénieurs par l’European Certificate for Accreditation. Administré par la CTI et le HCERES, il est fondé aussi bien sur la volonté de se développer à l’international que sur l’implication du corps enseignant ou les programmes. « Nous savions que nous pouvions mettre en avant une politique d’accueil « sur mesure » des étudiants étrangers, que nous choisissons avec les écoles partenaires en fonction de leur capacité à bien s’intégrer », établit Thibaut Skrzypek, chargé de mission relations internationales des Ponts ParisTech, qui vient de tester cette évaluation.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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