« Création de nouvelles formations, notamment à l’international, développement d’Instituts et de Chaires, renforcement de ses ressources propres, mais aussi approfondissement des relations avec les collectivités et les acteurs économiques de proximité, le projet stratégique de l’UTT vise à renforcer ses points fort avec un objectif : s’affranchir des aléas contextuels, tout en renforçant sa notoriété internationale. » Pierre Koch, le président de l’université de technologie de Troyes (UTT) faisait le point cette semaine sur le projet de son établissement jusqu’en 2030. Au-delà de ses objectifs opérationnels l’UTT s’engage également à s’adapter aux transitions économiques, sociétales, institutionnelles, numériques et environnementales comme à « relever le défi de la continuité pédagogique dans le contexte d’une crise sanitaire mondiale ».
Le bilan depuis 2016. Depuis la première présentation de son plan stratégique en 2015 le nombre d’étudiants a progressé de 500 (ils sont aujourd’hui 3200) et son budget de 9 millions d’euros pour atteindre les 44 millions d’euros. L’augmentation des recettes repose d’une part l’activité Mastère Spécialisé® et formation continue, d’autre part sur une croissance des budgets de recherche partenariale et sur Chaire, liée à l’augmentation du nombre de doctorants (+23 soit +13%) ainsi que le l’amplification de l’apprentissage. Si l’activité formation continue a été multipliée par trois dans cette période pour atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 M€ on reste loin de l’objectif initial – il est vrai très ambitieux – de passer à 10 M€.
A ces développements s’ajoutent la création de deux instituts (Services et Industrie du Futur – ISIFT et Sécurité Globale et Anticipation – ISGA), de quatre chaires et une chaire d’excellence scientifique dans le cadre du Labex ACTION. L’activité internationale a notamment été marquée par le développement d’un master (DNM) à Shanghai en partenariat avec les deux autres universités de technologie (UTBM et UTC).
Créer une université européenne de technologie. C’est maintenant sur son projet d’université de technologie européenne EUt+, menée avec sept autres universités de technologie, que l’UTT entend le plus capitaliser. « L’émergence de l’initiative université européenne va dessiner une nouvelle évolution organisationnelle », commente Pierre Koch. L’Université européenne va ainsi participer au développement des nouveaux « diplômes européens » et être parmi les premières à en proposer.. Les cycles de formation Ingénieur (niveau européen Master) seront intégrés sur plusieurs campus de l’EUt+.
Pour une formation donnée, les étudiants choisiront leurs unités d’enseignement dans un cadre commun, ils dessineront leur parcours à travers l’Europe. Ils pourront changer de campus chaque semestre. « Il s’agit du modèle actuel de l’UTT, modernisé, avec une liberté de déplacement, où les semestres à l’étranger deviennent la règle, au-delà du semestre obligatoire actuellement. Une fois réglementairement disponible, le diplôme d’ingénieur-master européen sera délivré aux étudiants », assure Pierre Koch.
Etre un acteur majeur du changement climatique. L’ambition de l’UTT est également d’adapter les dispositifs sociotechniques existants aux effets du changement climatique en intégrant ses conséquences sociales et environnementales. L’innovation sera donc réorientée vers cette adaptation aux contraintes et réalités de l’anthropocène. « Un point saillant des universités de technologie est la maturité des étudiants qui y sont formés. Cela vient certainement de la liberté qui leur est offerte de construire, en toute autonomie, leur route de formation dans les apprentissages. L’enjeu et l’ambition de la définition de ces valeurs est de redonner toute sa place à cette liberté dans une réalité actualisée », commente Jérôme Plain, le directeur adjoint de l’UTT.
Des enseignements spécifiques sont dédiés à l’environnement, la transition écologique et le développement durable, qu’il s’agisse du Master IMEDD, d’une mineur Environnement et Développement Durable, de deux cursus ingénieur intégrant l’environnement dans leur programme ou encore d’une licence professionnelle. Dans le cadre de l’initiative EUt+, l’UTTroyes et la Hochschule Darmstadt vont mettre en place la première unité de recherche et le premier doctorat franco-allemands, puis européens, en sciences de la soutenabilité.
Cette démarche est symbolisée par une évolution de la marque : « Technologie et société », la marque initiale, devient « Technologie, Nature et Société ». « Il s’agit non seulement de penser des dispositifs sociotechniques plus performants mais aussi de transformer ceux qui existent déjà, pour rendre effectif le triptyque » Technologie, Nature et Société » », explique Jérôme Plain.