POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Mission Gillet sur la recherche et l’innovation : qu’en retenir ?

La presqu’ile scientifique de l’université Granoble-Alpes

Le 15 juin 2023, le rapport de mission sur l’écosystème de la recherche et de l’innovation, élaboré sous la conduite de Philippe Gillet a été remis à Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Après un rappel sur les mécanismes de construction de la science et de ses applications (« Chercher, c’est se poser des questions et ne pas nécessairement trouver les réponses attendues ») et l’énoncé de quelques principes directeurs et fondateurs qu’il était bon de  rappeler (« le principe de confiance doit se substituer à celui de la défiance » ou encore « l’excellence de la recherche ne se décrète pas, elle se bâtit à partir d’un grand nombre de personnes à qui on donne les moyens de la construire »), le rapport fixe 6 objectifs déclinés en 14 propositions majeures :

  1. Clarifier au niveau de l’État l’organisation de la stratégie et de la politique de recherche et d’innovation française ;
  2. Positionner les organismes nationaux de recherche et les universités dans la conduite de la recherche et de l’innovation ;
  3. Simplifier pour donner plus de temps et de sens pour la recherche ;
  4. Articuler la vision stratégique nationale de l’innovation avec une agilité locale ;
  5. Soutenir la prise de risque pour la connaissance de demain ;
  6. Construire des processus d’évaluation adaptée.

Certaines recommandations, qu’elles concernent la simplification ou encore le rôle du MESR comme chef d’orchestre de la politique scientifique nationale, sont récurrentes dans tous les rapports, Assises, Etats généraux depuis 20 ans. Espérons que tous les acteurs sauront cette fois s’en saisir. L’objectif de soutenir la prise de risque, qui sous-entend la capacité à assumer les échecs, est très justement énoncé et fait contrepoids à la politique affichée de programmes thématiques nationaux à l’initiative de l’Etat et pilotés par les organismes de recherche, qui assureront le rôle d’agences de programmes. Le rapport propose que cette matrice programmes thématiques/programmes exploratoires soit articulée grâce au maillage à l’échelle nationale par les organismes et territoriale par les Universités- réduites ainsi, contrairement à leur ambition de rayonnement national, au rôle d’opérateurs de recherche territoriaux, comme souligné par France Universités– et encadrée par les COMP (Contrats d’Objectifs, de moyens et de Performance).

La déclinaison opérationnelle de ces recommandations, qui reste à préciser avec les acteurs, et en particulier les agences de programmes, permettra-t-elle une simplification pour donner plus de sens pour la recherche, là est le véritable enjeu.

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Aujourd’hui directrice de missions au sin du cabinet HEADway Advisory, Catherine Dargemont a été directrice de recherches au CNRS en Sciences Biologiques tout en exerçant pendant 15 ans en parallèle des fonctions de direction scientifique, d’administration et management de la recherche (chargée de mission stratégie et relations internationales du CNRS, directrice adjointe du département Sciences du Vivant du CNRS, directrice du département Biologie Santé de l’Agence Nationale de la Recherche, conseiller scientifique au Hcéres).

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