C’était une promesse incontournable du gouvernement en 2018 le tirage au sort sera supprimé tout comme l’algorithme d’affectation automatique Le 15 janvier 2018 une nouvelle plateforme – dont le nom sera décidé après une consultation qui ouvrira dans les jours à venir – viendra prendre le relais de l’actuel APB. Un APB plus « humain »….
10 vœux maximum
Au lieu des 24 vœux actuel – mais plutôt six en moyenne – seuls 10 seront possibles au maximum. Ce que demandaient depuis longtemps des filières sélectives embarrassées par de trop nombreux choix de dernière minute qui leur faisaient perdre des étudiants jusqu’après la rentrée.
Le classement des vœux c’est fini
Les vœux ne seront pas classés pour éviter les choix par défaut. C’est donc la fin de la procédure « intermédiaire » de classement des vœux entre leur expression par les élèves – qui aura toujours lieu mi-mars – et la divulgation des avis des établissements qui aura lieu en mai. Mais c’est surtout la fin de la possibilité de démissionner de ses vœux si on est accepté dans le premier en libérant ainsi des places réaffectées à d’autres. Des lycéens acceptés dans tous leurs vœux risquent donc d’en bloquer longtemps beaucoup d’autres. Pour l’éviter le ministère annonce que « le temps pour répondre à chaque proposition sera limité ».
A l’inverse, toujours faute de pouvoir classer leurs vœux, certains bacheliers ne seront-ils pas tentés de n’en faire que très peu pour optimiser leurs chances de réussite. Cela au risque de totalement dérégler un système au terme duquel on leur garantit une place ?
Plus de latitude géographique
Il n’y aura plus non plus de critère de lieu d’habitation (mais avec néanmoins des pourcentages maximums de mobilité par formation) pour favoriser la mobilité vers les universités dont les licences sont le moins demandées. Enfin les formations seront, dans la mesure du possible, regroupées. On postulera donc une « PACES en Ile de France » – ce qui était déjà le cas – ou à une « formation en informatique à Bordeaux ». « Le nouveau système garantira à chaque étudiant une place dans le cursus de son choix mais pas forcément à l’endroit qu’il souhait », explique Jean-Michel Blanquer.
Des dossiers examinés un à un
Les dossiers et les projets des lycéens seront désormais consultés par les équipes pédagogiques des établissements où ils souhaitent étudier. Les réponses des établissements interviendront au fur et à mesure. Le lycéen choisira parmi les propositions faites par les établissements.
Mais comment les universités vont-elles avoir les moyens de répondre précisément à chaque demande ? C’est aujourd’hui un travail colossal pour les CPGE, les équipes de STS, d’IUT ou encore des écoles postbac. Pourront-elles juste prendre acte des avis des conseils de classe ? « Un jeune sorti d’un bac littéraire qui se destine à une fac de lettres, cela ne demandera pas un examen approfondi », assure le président de l’université de Cergy-Pontoise, François Germinet, qui analyse : « Mieux vaut se garder le maximum de temps possible pour examiner en profondeur les 20 % de cas plus difficiles. »
Et les filières sélectives ?
Rien ne devrait a priori changer pour les filières sélectives déjà dans APB. A priori parce que la nouvelle procédure de vœux aura sûrement des « effets de bord » difficiles encore à imaginer. Reste juste en suspens la question de savoir si toutes les filières postbac, y compris donc les écoles de management et leurs bachelors, devront absolument intégrer le nouvel APB comme le rapport Filâtre le suggérait.