CLASSES PREPAS, POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Quotas de bacheliers dans les prépas : les données à connaître

En proposant le 27 mars que 5 à 6% des élèves de toutes les classes de terminale se voient réserver des places en prépas, François Hollande a provoqué un beau tumulte dans le petit monde de l’enseignement supérieur. En moyenne, un peu plus de 9% des élèves de terminale générales et technologiques s’orientent aujourd’hui dans des prépas. En moyenne car beaucoup de lycées n’en envoient aucun quand c’est la norme dans les meilleurs. D’où l’idée de quotas.

Le lycée Saint-Louis, à Paris, est en tête des palmarès des prépas économiques et commerciales.

De grandes disparités

Au total les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) comptaient un peu moins de 85 000 élèves pendant l’année scolaire 2010-2011. En 30 ans les effectifs ont quasiment doublé, suivant ainsi la courbe générale de l’enseignement supérieur. Le chiffre global de 9% de terminales s’orientant en prépas masque de grandes différences selon les séries et les établissements. Parmi les quelques 39 300 élèves intégrant une prépa en 2010, 94,1% avaient obtenu un bac général et… 5% un bac technologique. En tout 13,4% des bacheliers généraux vont en prépa (19,3% des S, 6,1% des ES et 7,8% des L) pour 1,4% des bacheliers technologiques. Et même en en restant aux seuls lycées généraux, selon Bruno Julliard, en charge de l’enseignement scolaire dans l’équipe du candidat socialiste, « sur 2 200 lycées généraux, un peu plus de 100 lycées n’envoient aucun élève en classes préparatoires et 400 moins de 5 % ».

Autocensure

Ces chiffres s’expliquent le plus souvent par un phénomène d’autocensure face à un système jugé trop élitiste par beaucoup de jeunes. Mais aussi parfois pour de simples raisons de maillage du territoire. Certaines régions sont ainsi peu pourvues en classes prépas comme, par exemple, le département du Morbihan. Qui compte pourtant beaucoup d’excellents élèves mais peu de prépas.

Relative désaffection ?

Mais les prépas peuvent aussi rebuter beaucoup de jeunes qui y voient un système trop exigeant. L’année 2010-2011 a ainsi été marquée par un chiffre d’inscriptions en première année en baisse de 2,8% par rapport à 2009. Une diminution qui s’observe dans toutes les filières mais est plus importante dans la filière économique et commerciale (- 4,9 %) avec même une baisse de 6,7 % en 1ère année (- 2,9 % en seconde). Selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « la baisse des effectifs dans la filière scientifique (- 0,5 %) se ressent essentiellement en première année (- 1,5 %), alors que les inscriptions en seconde année augmentent légèrement (+ 0,6 %). Enfin, le nombre d’inscrits dans la filière littéraire diminue également (- 0,6 %), résultat d’une baisse en première année (- 1,6 %), et d’une stabilisation en seconde ».

Olivier Rollot

  • A lire

Plusieurs notes ministérielles font le point sur le sujet. La plus récente date de 2007 : « 2006-2007 : les étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles »

A lire également « Disparités d’accès et parcours en classes préparatoires »

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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