UNIVERSITES

Le réseau Sciences Po fête ses 10 ans

Les sept Sciences Po de régions (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse, ne manquent que Bordeaux et Grenoble) fêtaient le 14 juin les 10 ans de leur concours commun en adoptant le nom « Réseau ScPo » et un tout nouveau logo. « Plus qu’une licence de marque et qu’une identité graphique, Réseau ScPo vient renforcer l’engagement des 7 établissements dans la démocratisation de l’accès à la formation Sciences Po », souligne Gabriel Eckert, directeur de Sciences Po Strasbourg, pour lequel « il n’y a plus de logique aujourd’hui de compétition avec Sciences Po Paris mais de coopération ».

Parcoursup en… 2020. « Nous comptons sur vous pour passer sur Parcoursup en 2019 car c’est pour nous la garantie que le système fonctionnera de manière optimale » est venu demander Frédéric Forest, adjoint de la directrice de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle devant un auditoire… circonspect qui a demandé une dérogation pour ne l’intégrer qu’en 2020. « Pour 2019 c’était trop tôt et nous attendons des aménagements en 2020 pour pouvoir garantir notre modèle », explique le directeur de Sciences Po Toulouse, Olivier Brossard. Le sept IEP réfléchissent également à faire converger leur concours de quatrième année – voire à en créer un – en constatant que c’est de plus en plus à ce niveau qu’ont lieu les admissions sur titre. Pour autant ils n’envisagent pas de créer un bachelor « de rupture » à l’image de ce qu’a fait Sciences Po Paris.

Un amphi de Sciences Po Lyon

Un nouveau concours ? « Nous travaillons à la forme du concours du fait de l’entrée dans Parcoursup », explique Patrick Le Floch, le directeur de Sciences Po Lille, sans vouloir se prononcer sur une évolution vers moins d’épreuves écrites comme entend le faire Frédéric Mion à Paris. « Passer à un recrutement sur dossier demande une vraie réflexion car rien n’est plus adapté qu’n écrit anonyme pour ouvrir largement les portes », réagit Céline Braconnier, la directrice du dernier né du réseau, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, qui insiste : « Sciences Po Paris n’a pas toujours raison ! Nous devons continuer à porter nos dispositifs de démocratisation ».

L’ouverture sociale. L’adjoint de la Dgesip n’en félicite pas moins les IEP pour l’ouverture sociale du réseau (le taux de boursier est passé de 18 à 30% en dix ans pour un taux national de 36%). « Notre volonté est d’élargir le plus possible le recrutement de nos étudiants à l’ensemble des milieux sociaux. Notamment en commençant dès le collège avec notre « programme d’études intégré » (le « PEI » né à Lille) pour donner possible l’ambition d’intégrer Sciences Po », souligne Céline Braconnier.

L’engagement citoyen. « Notre identité commune c’est la pluridisciplinarité en sciences sociales qui fait de nous des grandes écoles en sciences humaines et sociales. Cette capacité de passer d’une discipline à l’autres, de la science politique à la géopolitique, rend nos diplômés à même de comprendre un monde en mutation et de choisir peu à peu le métier qui leur convient », établit François Benchendikh, directeur adjoint de Sciences Po Lille. Un intérêt pour les SHS qui se traduit également par un engagement social très fort chez beaucoup de diplômés. « Ils veulent à la fois être des professionnels et des citoyens en allant vers de nouveaux métiers à fort contenus altruistes comme conseiller en lutte contre les discriminations ou consultant en développement durable », note Olivier Brossard.

  • Le concours commun d’entrée en première année est ouvert aux lycéens qui passent leur baccalauréat l’année du concours et aux bacheliers de l’année précédente. Il se compose de trois épreuves écrites : questions contemporaines, histoire et langue vivante. Les frais d’inscription au concours s’élèvent à 180 € (60 € pour les boursiers). En 2017, le taux d’admission au concours commun s’élevait à 12,5%. Parmi les candidats, 15,7% étaient boursiers.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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