UNIVERSITES

Sciences Po s’installe dans son superbe nouveau campus parisien

La Cour Gribeauval du nouveau campus (©Martin Argyroglo)

« C’est Versailles ici. » Non, personne ne l’a dit lors de la visite du nouveau campus de Sciences Po mais tout le monde y a pensé en suivant les salles restaurées, les grands espaces, le potager intérieur… De l’extérieur on n’imagine pas les immenses volumes d’un site : un ancien noviciat, longtemps une caserne, totalement enclavé dans le quartier Saint-Germain-des-Près, dont une entrée ouvre sur le bâtiment de la rue de l’Université de l’IEP.

Un site historique. « Nous avons voulu bâtir un campus de centre-ville. Avec ses 20 000 m2 c’est le plus grand campus de centre-ville d’Europe continentale. On voit déjà dans le recrutement que les chercheurs internationaux sont séduits par le lieu, le fait d’avoir des bureaux en plein centre de Paris », souligne Mathias Vicherat, le directeur de Sciences Po.

D’une grande beauté architecturale, ce site partiellement classé a été entièrement remodelé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte pour en faire un écrin unique en France : « Nous avons pu dégager les volumes en détruisant un bâtiment. Chaque mètre carré étant important à Paris, nous avons creusé pour donner de la lumière à la bibliothèque ou à l’école de journalisme. Mais ce ne fut pas facile car les règles sont drastiques avec les Monuments historiques ».

Un écrin… très cher. Si le projet n’a connu ni dépassement de calendrier ni de budget, ce n’en est pas moins un énorme investissement de 170 millions dont 90 pour l’achat et 80 de travaux, pour Sciences po qui est financé par 30 millions de fonds propre et deux prêts. « Ce projet s’inscrit dans un enjeu qui est de rapprocher recherche et enseignement. A part nos quatre sites importants, nous louions une quinzaine de sites. Là nous ferons un investissement en économisant 6,3 millions de loyers en année pleine pour 8 millions à payer chaque année pendant 30 ans », commente Mathias Vicherat, dont on comprend que la recherche de nouveaux fonds sera la mission principale. Quasiment 20 millions d’euros ont déjà été cette année avec du naming de personnes et des dons d’entreprise. Cours et amphithéâtres prennent déjà et prendront le nom des donateurs.

D’abord pour les étudiants de master et les professeurs. Le site accueillera essentiellement des étudiants de master avec quelques cours pour ceux de premières et deuxièmes année. Jusqu’à 2 000 étudiants pourront être présents à la fois sur le site sur les 10 000 que compte l’institut. Dix salles de cours, une salle informatique et un plateau artistique sont dévolus aux enseignements. Aux espaces de travail libre pour les étudiants, se juxtaposent 10 salles projets, 50 postes de travail pour les entrepreneurs et 140 pour les doctorants. Une bibliothèque générale de 170 places et une bibliothèque de la recherche de 50 places proposent 32 000 ouvrages en accès libre.

Sont déjà présents sur place le Centre d’histoire, le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques, la Direction scientifique, le Centre de sociologie des organisations, le médialab, le Centre d’études européennes et de politique comparée, le Centre de données socio-politiques, le Cevipof, l’Observatoire sociologique du changement, l’Institut des compétences et de l’innovation ainsi que le Centre pour l’entrepreneuriat et MaxPo.

L’École de la recherche et l’École du management et de l’innovation ont en effet déjà pris possession des lieux. L’École de journalisme arrivera quant à elle en mars.

  • Le nouveau grand projet de Sciences Po est maintenant la création d’une plateforme de cours à distance en projet.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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