CLASSES PREPAS, ECOLES DE MANAGEMENT

Sigem 2018 : les résultats

Les concours 2018 d’entrée dans les écoles de management post prépas ont livré leur verdict le 20 juillet. Comme l’année dernière huit écoles n’ont pas affecté toutes leurs places (plus HEC qui ne le fait jamais faute de « marge de sécurité » et voit cette année six élèves l’abandonner pour l’Essec et un pour l’Ensae ParisTech). Le tout alors que 42 places supplémentaires étaient proposées pour seulement 25 élèves de plus ayant « exprimé un vœu » (7913 cette année). En tout ce sont 7574 élèves qui sont affectés contre 7540 en 2017.

L’analyse

« Tout s’est encore bien déroulé cette année avec très exactement 95,9% des places pourvues et, côté candidats, 96,4% affectés dans leur vœu 1 ou 2 », se félicite le président du Sigem, Jean-Christophe Hauguel », qui voit dans le Sigem « un système dont beaucoup devraient s’inspirer alors que les incertitudes sont partout » Et même si la transparence qu’induit son fonctionnement peu « parfois gêner ». Comme l’année dernière ce sont huit écoles qui n’ont pas fait le plein. Si six sont les mêmes, l’EM Normandie et l’ESC Pau ont quitté la zone difficile où sont entrées l’ICN et surtout Toulouse BS. Une école a toujours eu à se « matcher » avec beaucoup d’autres : Audencia et Grenoble qui la précèdent classiquement quand Kedge, Neoma et Skema étaient ses challengers. « Un véritable effet de ciseaux », commente Jean-Christophe Hauguel.

Car ce qui marque le plus les esprits cette année c’est le brusque décrochage de Toulouse BS : seulement 323 affectés pour 415 places. « Nous avions pris la décision de maintenir une barre d’admissibilité assez élevée en sachant que cela provoquerait une tension mais pas de cette ampleur », explique le directeur général de Toulouse BS, François Bonvalet, qui entendait bien « préserver l’excellence académique de l’école ». Autre constat du côté de TBS : « Une certaine absence médiatique de quand d’autres, Neoma et Skema, ont été très présentes ». Toulouse BS travaille en effet depuis plusieurs mois avec toutes ses équipes pour réaliser un nouveau plan stratégique. Mais ne ne pouvait rien communiquer avant octobre prochain. François Bonvalet pointe également une organisation des concours un peu trop « classiques » : « D’autres écoles sont surement meilleures dans l’organisation des oraux d’admission. Nous sommes restés une école où le jury est au centre. Nous ne faisons pas un « acte de vente » alors que le marché est hyper concurrentiel ». Dernière explication, et pas la moindre, plus qu’aucune autre école vu son enclavement géographique Toulouse BS a subi des annulations de candidats suite aux grèves d’Air France et de la SNCF. Il reste maintenant à rebondir. « Nous nous mettrons à la rentrée en ordre de marche pour être en concurrence frontale avec Audencia et Grenoble EM », promet François Bonvalet.

Celles qui progressent. Affichant la plus forte progression Burgundy SB a affecté les trente places supplémentaires qu’elle offrait cette année, emlyon, Institut Mines Télécom BS et l’Edhec leurs vingt places supplémentaires, ESCP Europe quinze, Audencia dix, EM Strasbourg cinq. Après un petit « coup de mou » en 2017 (65 affectés pour 80 places) l’EM Normandie refait le plein cette année avec 80 inscrits. Même bon résultat du côté de l’ESC La Rochelle à laquelle il manquait deux élèves l’année dernière. Enfin certes avec 30 places de moins (70 contre 100) l’ESC Pau fait le plein (et progresse même de cinq places).

Qui n’a pas fait le plein ? Qui dit progressions dit aussi forcément baisses et Toulouse BS semble en porter une part majeure avec seulement 323 affectés pour 415 places. Dans les écoles du « top 15 » l’ICN est la deuxième école en souffrance en n’affectant que 244 des 265 places qu’elle proposait cette année.

Encore une fois cette année l’Inseec est loin de faire le plein. Mais si l’année dernière l’école avait néanmoins progressé (16 affectés de plus qu’en 2016) la chute est brutale cette année avec 57 élèves perdus en 1 an et seulement 151 affectés pour 270 places.

Si l’ISC ne fait pas non plus le plein (111 affectés pour 150 places) elle n’en progresse pas moins : elle n’avait reçu que 98 préparationnaires en 2017 (bien loin des 164 de 2016…). Pas de mieux au contraire pour l’ISG qui continue sa baisse : 22 reçus cette année contre 28 en 2017 (et 47 en 2016). Quant à la South Champagne School of Business elle fait exactement le même score que l’ESC Troyes 2017 : 24 reçus pour 55 places.

Enfin, pas plus que l’année dernière, les deux ex-FBS, l’ESC Clermont et Brest BS, n’ont affecté toutes leurs places. Mais elles progressent. Certes elle avait ouvert 60 places mais l’ESC Clermont passe de 22 à 36 affectés. Quant à Brest business school, si elle n’a pas rempli les 30 places qu’elle ouvrait elle n’en a pas moins affecté plus du double d’élèves qu’en 2017 : 11 contre 5.

Qui se désiste pour qui ? La hiérarchie habituelle des écoles est respectée : si six élèves préfèrent l’Essec à HEC ils sont surtout 277 à faire le choix contraire. Et si six Essec préfèrent ESCP Europe à l’Essec ils sont 250 à faire le choix contraire. En gagnant ses matches contre ses trois grand compétiteurs que sont Toulouse BS (169 contre 135), Skema (198 à 171) et Kedge (587 à 84) Neoma BS rem onte d’une place pour atteindre la huitième d’un « classement Sigem » dans lequel progresse également Burgundy SB en supplantant l’EM Strasbourg.

Les principaux matchs :

  • HEC vs. Essec. Après plusieurs années de progression, l’Essec ne grignote plus la domination d’HEC. Cette année ce sont six étudiants reçus dans les deux écoles qui l’ont finalement choisie après sept en 2017, cinq en 2016, un seul en 2015 et aucun en 2014. Un reçu à HEC a également préféré l’Ensae ParisTech ;
  • Audencia vs. Grenoble EM il se conclut cette année par une victoire sans appel de la première : 341 contre 144 (elle ne s’imposait que sur un score de 258 à 220 en 2017).
  • emlyon vs. Edhec. Excellent classement de Shanghai en finance ou pas, l’Edhec n’en perd pas moins toujours largement son match : seulement 46 reçus à emlyon ont préféré l’Edhec quand pas moins de 360 candidats ont fait le choix contraire (en 2017 ils étaient 41 à avoir préféré l’Edhec à l’emlyon et seulement 11 en 2016) ;
  • Neoma vs. Skema. Si Neoma continue à l’emporter face à Skema l’écart se rétrécit avec 198 contre 171 ( 240 contre 167 en 2017 et 312 à 158 en 2016) ;
  • Rennes SB vs. Montpellier BS et EM Strasbourg. Lié par un système d’inscription commune à Montpellier BS et l’EM Strasbourg, Rennes SB l’emporte sur elles de plus en plus chaque année : contre Montpellier BS, Rennes SB l’emporte par 169 contre 58 et encore plus ce à l’EM Strasbourg : 207 contre 22 ;
  • Burgundy SB vs. EM Strasbourg. Cette année ce sont seulement 80 candidats qui ont préféré se rendre à l’EM Strasbourg qu’à BSB contre 135 qui ont fait le choix contraire. En 2017 c’étaient 94 élèves reçus à BSB qui avaient préféré l’EM pour 80 de l’EM qui avaient finalement choisi BSB.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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