ECOLE D’INGÉNIEURS

Retour aux sources pour l’EPF

Le campus de l’EPF à Cachan

« Redevenir l’école de formation de référence pour la formation des femmes.» La stratégie 2024-2028 de l’EPF, que présentait cette semaine Emmanuel Duflos un peu moins d’un an après avoir pris la direction, s’appuie sur des fondamentaux qui rappellent notamment la vocation d’une école née en 1925 pour former des femmes ingénieurs. Mais le directeur entend bien également « permettre à des étudiants qui ne seraient jamais imaginé techniciens, ingénieurs ou experts de le devenir ». Le tout en « offrant une expérience étudiante original, bienveillante et riche ». L’EPF reçoit aujourd’hui 2 600 étudiants sur ses quatre campus et se fixe comme objectif de passer à 3 600 en 2028.

Emmanuel Duflos,  directeur de
l’EPF ‘©Magali Delporte)

Redevenir une école de référence pour former les femmes ingénieurs. A l’horizon 2028 l’EPF entend recevoir 50% de femmes dans ses formations contre 35% aujourd’hui et 29% en moyenne dans l’ensemble des écoles et encore bien moins dans les écoles comparables. Une parité qui a été peu à peu perdue par l’EPF dès lors qu’elle s’est également ouverte aux étudiants en 1994. « Nous allons proposer un accompagnement personnel à chacune de nos étudiantes dès lors qu’elles entrent dans l’école puis dans les incubateurs – dont l’accès est obligatoirement mixte – pour les aider à dépasser leurs freins », souligne le directeur qui va proposer une voie d’admission spécifique pour les jeunes femmes.

Une école au sein d’une fondation. Aujourd’hui l’EPF est la seule école à être possédée par une fondation qui lance aujourd’hui une levée de fonds de deux millions d’euros. « C’est un modèle différenciant dont nous ne nous sommes pas suffisamment emparés alors qu’il est extrêmement difficile à obtenir », souligne Eric Savaretto, directeur général adjoint de l’EPF. « Ce statut nous oblige et garantit notre mission alors que l’on se pose des questions sur la qualité de l’enseignement supérieur privé et a un large the en termes de partenariat et de demandes de financements », analyse Emmanuel Duflos qui voit là un énorme potentiel de développement.

Pour autant l’école pourrait devenir une association – toujours dépendant de sa fondation – afin de pouvoir s’allier avec d’autres écoles. « Des écoles plus ancrées dans certaines spécialités avec lesquelles nous pourrions nous associer à condition qu’elles portent nos valeurs », établit encore Eric Savaretto.

Élargir sa base de recrutement. L’EPF entend également élargir sa base de recrutement avec de nouvelles voies d’accès à son cursus ingénieur. « La question du vivant se pose de plus en plus dans les école d’ingénieurs et nous ouvrons une filière d’accès après une prépa BCPST », établit Emmanuel Duflot qui veut également poursuivre ses recrutements en STI2D pour parvenir à intégrer 20% de boursiers en 2028.

Faire évoluer les cursus. L’ensemble des programmes vont être refondus pour les adapter aux IA et aux transitions. Toujours en s’appuyant sur les IA l’EPF va proposer un accompagnement individuel et de détection des besoins de ses étudiants. Enfin les IA doivent également permettre de déployer une formation continue aujourd’hui très peu développée dans l’école. « Dans tous nos programmes nous allons évaluer des compétences de nos étudiants, leur capacité à résoudre un problème, à produire un raisonnement au-delà des seules compétences disciplinaires, afin de recevoir des profils de plus en plus diversifiés en nous appuyant sur les IA », lance Odile Matisse-Sarralie, directrice générale adjointe de l’EPF, qui entend « laisser à chaque étudiant la liberté de travailler quand il le souhaite en s’appuyant sur la plateforme Moodle ».

« Avec des sportifs de haut niveau – en ce moment pour les jeux Olympiques – ou des artistes nous avons l’habitude de laisser des temps de travail différenciés à nos étudiants depuis de longues années. Ils doivent pouvoir construire un spectre de compétences en fonction de l’ensemble de leur formation et de leur future vie professionnelle dans laquelle nous nous engageons à les accompagner », reprend Eric Savaretto,

Recherche et société. A l’horizon 2028 chaque enseignant-chercheur devrait publier deux articles par an dans ses cinq laboratoires en rapprochant santé et numérique, énergie et environnement et en développant sa recherche en innovation pédagogique. L’EPF entend également développer des accords de partenariats et s’intégrer dans des projets menés en consortium comme ceux de l’Agence nationale de la recherche (ANR) ou de l’Union européenne. Six plateformes technologiques et d’innovation doivent donner naissance à autant de chaires pour monter à une quinzaine à l’horizon 2028.

Quatre campus. Depuis vingt ans l’EPF essaime en régions où elle possède ses locaux de Cachan comme de Montpellier et Saint-Nazaire – au travers d’un bail emphytéotique de 75 ans sur un terrain qui ne lui appartient pas – au sein de SCI alors qu’à Troyes les locaux sont mis à disposition par le département. En Afrique l’EPF est implantée à Dakar alors que des relations plus proches devraient être nouées avec les universités indiennes ou vietnamiennes sans pour autant de projets de nouvelles implantations à l’étranger. « Nous avons déjà une vraie expertise d’accueil d’étudiants chinois, notamment à Troyes, avec un dispositif de FLE (français langue étrangère) pour les former », stipule Odile Matisse-Sarralie.

  • Trois directeurs adjoints : Odile Matisse-Sarralie pour la formation et le recrutement, Frédéric Ragueneau pour la recherche, innovation et formation doctorale et Eric Savaretto pour la stratégie et le développement durable accompagnent Emmanuel Duflos dans cette stratégie.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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