Création de Kedge et France Business School, rapprochement de l’EM Lyon et l’ESC Saint-Etienne, fusion en cours entre Rouen Business School et Reims Management School sous la houlette d’un directeur venu de l’étranger… 2012 a été riche en rapprochements entre les écoles de management. Un dossier qui ne s’arrête pas à leurs portes puisque certaines ont aussi choisi de travailler plus ardemment avec leurs consœurs ingénieurs (projet Idea d’Em Lyon et Centrale ou adossement d’Audencia à Centrale Nantes par exemple) et que la plupart se sont rapprochés de l’université dans le cadre de PRES.
Atteindre une taille critique
« Les fondateurs considéraient que les écoles étaient séparément trop petites pour obtenir les accréditations et être bien classées. De plus les coûts d’exploitation des établissements avaient beaucoup augmenté avec une nouvelle politique de recrutement des enseignants fondée sur la capacité à produire de la recherche. Il nous fallait donc atteindre une masse critique nous permettant de nous mettre au diapason des nouvelles organisations. » C’est ainsi que Patrick Molle (photo, lire son entretien sur le blog d’HEADway), qui dirige la fusion entre les ESC Amiens, Brest et Clermont-Ferrand et l’ESCEM Tours-Poitiers dans le cadre de France Business School, explique la création de ces nouveaux ensembles.
« Atteindre une taille critique nous a permis de fournir à l’association des anciens des outils d’animation de réseau dont les deux écoles, si elles avaient été séparées, n’auraient pu rêver », explique de son côté Alice Guilhon, la directrice de Skema dans un article très complet du Nouvel Economiste.
Beaucoup de critiques
Ces stratégies sont largement mises à mal par ceux qui estiment que les fusions coûtent cher (Alice Guilhon parle ainsi de 4 millions d’euros pour la fusion entre l’ESC Lille et le Ceram qui a donné le jour à son école) et sont difficilement gérables. Le Figaro Etudiant pointait ainsi que « les recruteurs étaient sceptiques sur les fusions ». Dans un entretien sur le blog Le Grand amphi, Denis Lapert, directeur de Télécom École de Management, estimait lui que les fusions ne pouvaient pas permettre « réduire les coûts » car, plus on a d’étudiants, plus il faut multiplier les forces d’encadrement ».
Même scepticisme du côté d’Olivier Aptel qui défend l’idée selon laquelle « on ne peut pas offrir un service de qualité aux étudiants, ce qui est bien la marque de fabrique des grandes écoles, s’ils sont trop nombreux. Je ne sais pas quel est le chiffre optimal mais, au-delà de 4000 ou 5000, cela devient de plus en plus difficile » (entretien complet à lire sur le blog d’HEADway, notamment sur son accréditation AACSB).
Objectif recherche et accréditations
Ces fusions sont la conséquence de l’augmentation du coût de fonctionnement des écoles de management, lui-même du pour une très grande part à la nécessité d’y faire de la recherche. Le rapport final des Assises y revenait (proposition 96) en notant que « de nombreuses écoles qui n’avaient pas d’activité de recherche a priori ont entrepris d’en développer une, parfois sous la contrainte d’une accréditation – on pense tout particulièrement à certaines écoles de gestion ». Alors que l’EM Normandie espère l’avoir en 2013, l’ESC Rennes School of Business a ainsi décroché cette année son accréditation AACSB. Autre école « primée » cette année, l’Ieseg est devenue la première école postbac à décrocher l’accréditation Equis.
Olivier Rollot (@O_Rollot)
- Lire aussi des articles sur Les Échos (à propos de FBS et plus largement des fusions), le blog Il y a une vie après le bac, l’avis de Philippe Lafontaine, ancien directeur de l’ESC Pau, dans Le Cercle Les Échos ou encore celui de Thomas Froehlicher, directeur d’HEC Liège, intitulé « Un business model communautaire pour nos business schools » sur son blog.
- Parmi les avancées significatives en cours pour les écoles de management la création d’un nouveau statut de de « société par actions à but éducatif » (ou « société anonyme à but éducatif ») est largement plébiscitée. Lire l’article très complet que Patrick Fauconnier écrivait sur le sujet en aout dernier sur le site du Nouvel Observateur.
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