Par Stéphane Justeau, doyen associé à la pédagogie de l’Essca
A peine arrivé, l’outil déjà très bien exploité par les élèves du collège à l’enseignement supérieur.
Les réseaux sociaux sont déjà inondés de ses avantages, de ses limites et des questions philosophique qu’il pose : est-il toujours utile d’apprendre ? A quoi sert-il de savoir dans ces conditions ?
Plutôt que de le fuir, l’ignorer et considérer que les élèves feront de même, les institutions d’enseignement doivent rapidement s’emparer de l’outil au risque de se faire dépasser, déborder. D’autant plus que l’outil peut aussi présenter de gros avantages pour les enseignants et peut être mis au service de l’apprentissage si nous l’utilisons judicieusement.
Pour les enseignants, ChatGPT peut entre autres servir à:
- Générer une copie de grande qualité incluant différents critères (longueur, caractéristiques, sources, etc.)
- Générer des questions de QCM calibrées
- Générer des tâches d’évaluations formatives ciblées
- Générer des sujets pour les travaux de groupes qui contiennent des interdépendances complexes nécessitant l’implication de chaque membre
- Générer des questions d’auto-évaluation permettant aux élèves d’évaluer l’évolution de leurs compétences.
Les exemples sont encore nombreux.
Pour l’apprentissage et l’évaluation des apprentissages, l’outil peut aussi être intégré aisément mais le devoir à la maison doit être pensé différemment :
- Évaluer les traces d’apprentissages, le cheminement plutôt que le résultat final
- Demander des traces orales
- Demander aux élèves d’effectuer des recherches pour déterminer si le contenu de l’IA est exact et écrire une justification avec des liens
- Utiliser des schémas, des dessins, des cartes mentales ou des frises chronologiques
- Demander de synthétiser des dossiers documentaires
- Résoudre des exercices avec la démonstration
- Rédiger des synthèses (y compris à partir de textes sortis de l’IA)
Les pistes sont nombreuses et les solutions infinies. L’outil est là, qu’on le veuille ou non, et il est plus intelligent maintenant de se l’approprier que de passer à côté.
De grandes université parlent déjà du retour, pour toutes les évaluations, du devoir sur table avec papier et crayon…
C’est une piste.