Le président du Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), Thierry Coulhon
« Le Hcéres est l’une des rares agences en Europe qui évalue à la fois recherche, formation et établissement. C’est une richesse que nous nous devons de valoriser. » Le président du Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), Thierry Coulhon, présentait cette semaine les ambitions de son agence et notamment de son futur Observatoire à quelques jours du début de son évaluation du CNRS et alors que son tout nouveau Observatoire de l’enseignement supérieur est en voie d’achèvement : « La préfiguration de l’Observatoire de l’enseignement supérieur est une conséquence de l’effort général de simplification, de montée en qualité et de dynamique collective. Nous prévoyons une mise en œuvre opérationnelle pour la rentrée 2023 ».
Rendre les rapports du Hcéres plus accessibles. Est-ce un retour à une mission que s’était donnée en son temps l’Aeres avant d’être remplacée par le Hcéres ? En tout cas les rapports des vagues d’évaluation C et D évoluent. « Ils se concentreront sur les éléments d’analyse et d’évaluation. Les rapports de la vague D prendront une forme plus accessible, notamment pour les étudiants et les familles », promet le président. Les rapports d’évaluation des cycles des établissements de la vague C seront publiés entre fin février et début mars.
Quel impact ont les grands instituts de recherche dans les sites universitaires ? Et comment les évaluer ? Des questions que se pose plusque jamais le Hcéres. « Nous avons créé un référentiel commun mais les organismes sont tellement différents qu’il est difficile d’en avoir qu’un », répond Thierry Coulhon. « Avec la taille du CNRS nous avons réfléchi de façon spécifique en ne regardant pas tout ce qu’on évalue dans des organismes de taille plus réduite », note Bernard Larrouturou ; directeur du Département d’évaluation des organismes (DEO) du Hcéres.
Début janvier le rapport d’auto-évaluation du CNRS a été rendu. Parce que comprendre le fonctionnement du CNRS, celui des unité mixte de recherche (UMR) notamment, n’est pas simple pour des évaluateurs étrangers des fiches sont écrites à leur destination. « Avec qui le CNRS peut-il se comparer ? Nous faisons des analyses de benchmark », reprend Bernard Larrouturou.
Comment évaluer les PIA ? Sans vouloir faire des objets spécifiques, le Hcéres s’intéresse aux différents éléments des PIA. « Nous veillons à que dans le référentiel d’évaluation de chaque formation on voit l’impact de chaque objet des PIA », spécifie la directrice du département d’Evaluation des formations du Hcéres, Lynne Franjié, « en particulier si les NCU (Nouveaux Cursus à l’Université) ont permis d’avancer sur l’approche par compétences, même s’ils tardent à se développer dans les établissements ».
Quid des établissements hors MESR ? Au-delà du périmètre des établissements sous tutelle du MESR le Hcéres évalue bien d’autres établissements. Et de plus en plus. « La ligne que nous suivons est celle de l’utilité. Nous devons savoir quelles sont les attentes des autres ministères. Nous avons par exemple rendu un rapport sur l’Ecole navale. Cela nous coûte du temps et de l’argent même si nous ne réfléchissons pas encore à facturer notre travail. Nous souhaitons une convergence de méthode même s’il y a une diversité de profils », explicite Thierry Coulhon dont l’organismes évalue en ce moment NEOMA. « Si on veut être évalué, si l’ESCP veut être évalué, si l’Institut polytechnique de Paris veut être évalué, c’est aussi en raison de l’attractivité du modèle universitaire », se félicite-t-il. S’agissant des EESPIG, le Hcéres travaille à ce que son avis « soit mieux pris en compte par le MESR dans le cadre du renouvellement de la labellisation ».
Par ailleurs l’ancienne présidente de l’université Jean-Monnet, Michèle Cottier vient de prendre la tête d’un pôle santé en lien avec le Département d’évaluation de la recherche (DER) et le Département d’évaluation de la formation (DEF) pour constituer une unité de regard sur le domaine de la santé.
- Le Hcéres lance une nouvelle publication : les synthèses recherche par université. Ces synthèses sont fondées sur les rapports d’évaluation des unités de recherche élaborés par les comités d’experts mis en place par le Hcéres. Elles fournissent ainsi une caractérisation de la recherche de l’établissement et une « vision globale de la performance dans les différents domaines scientifiques ». Les premières « synthèses recherche » concernent les universités de la région Nouvelle Aquitaine. Elles sont disponibles en ligne sur le site du Hcéres.