ECOLE D’INGÉNIEURS

« Avec CY Tech nous avons créé une sorte d’ovni dans le monde des Grandes écoles »

CY Tech c’est l’histoire pas » commune de la création d’une Grande Ecole de sciences, d’ingénierie, d’économie et de gestion à partir d’une école d’ingénieurs privée, l’EISTI, et de plusieurs unités de formations et de recherche de la nouvelle université de Cergy-Pontoise qu’est CY Cergy Paris Université. A l’aube du lancement de son premier concours de recrutement, rencontre avec l’équipe de CY Tech menée par le président de CY Université, François Germinet, entouré du fondateur de l’EISTI, Nesim Fintz, et du directeur de CY Tech, Radjesvarane Alexandre.

Olivier Rollot : Comment est née CY Tech ?

Nesim Fintz : Avec l’ESSEC et à l’époque de la Comue Université Paris Seine nous avons d’abord été lauréats d’une initiative d’excellence, un I-SITE. Ce qui nous a conduit avec François Germinet à imaginer la création d’une nouvelle école d’ingénieurs qui réunirait l’EISTI et plusieurs unités de formation et de recherche (UFR) de l’université de Cergy-Pontoise : c’est la naissance de CY Tech ! La Commission des titres d’ingénieur (CTI) nous a accordé le titre d’ingénieur le 1er janvier 2020 et nous avons fait notre première rentrée en septembre dernier.

François Germinet

François Germinet : Nous avons créé une sorte d’ovni dans le monde des Grandes écoles en créant un établissement qui est à la fois focalisé sur les études de sciences et d’ingénieurs, mais aussi l’économie et la gestion dans le cadre d’une des cinq écoles magistrales et doctorales (graduate schools) de CY Cergy Paris Université. Nous avons rapproché une école et des UFR qui sont devenus des instituts.

C’est une démarche unique alors que dans les autres regroupements les écoles restent souvent d’un côté et les facultés de sciences de l’autre. CY Tech regroupe, elle, la totalité des filières d’ingénieurs et de management de l’université. Cela lui donne une puissance en recherche qui a déjà permis de progresser de 45 places par rapport au classement de l’EISTI dans le dernier classement des écoles d’ingénieurs de l’Etudiant.

 Radjesvarane Alexandre : CY Tech c’est un extra-terrestre qui compte quatre spécialités d’ingénieurs et croise différentes compétences comme cette nouvelle école de design que nous incubons en créant un double cursus.

O. R : Quels sont vos objectifs ?

F. G : Nous posons les bases d’une Grande école qui va recevoir d’ici deux-trois ans plus de 1 000 étudiants par promo dans son programme Grande école en mixant les compétences. D’autant que nous avons également pris l’initiative de développer une filière de design qui est aujourd’hui unique dans le monde des écoles d’ingénieurs. A l’international nous proposons également un International Bachelor « Data Science by Design» en 4 ans, construit sur un modèle anglo-saxon. Cela fait de nous une école publique post-bac et post-prépa qui est d’ores et déjà leader en Ile-de-France mais aussi en Aquitaine où nous sommes également implantés.

Une école qui propose des cursus de recherche dès la première année post-bac avec l’objectif que dans les trois, quatre ans qui suivent près de 20% de nos étudiants suivent un parcours recherche et que la moitié d’entre eux poursuivent en thèse dans nos laboratoires, en particulier les unités mixtes de recherche (UMR) que nous avons avec le CNRS. Le tout pour ré-industrialiser le pays en faisant travailler ensemble notre école d’ingénieurs et les entreprises.

Nesim Fintz

O. R : Cette volonté de croiser les cursus c’est aussi la marque de CY Tech ?

R. A : Oui avec également des doubles diplômes avec l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles, Grenoble EM, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, et Cy école de design. Quatre doubles formations en tout accessibles dès le bac.

F. G : CY Tech développe une dimension design de projet que vont suivre 100% de nos étudiants. Nous avons créé notre propre filière en design pour mélanger des ingénieurs et designers parce que les entreprises ont besoin de recruter des ingénieurs qui se sont frottés aux enjeux technologiques mais aussi de la transition environnementale et énergétique, tout cela intégré en mode projet pour « designer » les solutions pour demain. Nous formons ainsi des ingénieurs différents car formés au design tout en proposant également une filière 100% design.

O. R : Ces double diplômes sont accessibles en combien d’années ?

N. F : Six ans en tout pour profiter totalement de l’ensemble des deux formations. CY Tech c’est l’école des doubles diplômes et de l’ouverture d’esprit. Globalement, avec la puissance de feu de CY Tech, CY Cergy Paris Université fera partie des 500 meilleures universités dans les classements internationaux d’ici quatre ou cinq ans, et nous visons le top 200 d’ici 2030.

O. R : CY Cergy Paris Université conserve également ses cursus masters en ingénierie (CMI). Un domaine où vous faites référence ?

F. G : Parce qu’elle mêle recherche et formation notre filière ingénieurs reconnue par la CTI bénéficie également du label Figure qui regroupe les cursus masters en ingénierie (CMI).

O. R : Comment allez-vous recruter vos étudiants ?

Radjesvarane Alexandre

R. A : L’EISTI faisait partie du concours Avenir et nous nous sommes posé la question d’en rejoindre un autre en créant CY Tech. Finalement, avec la volumétrie de notre offre, sa variété, ses doubles cursus, nous avons décidé de créer notre propre concours, GalaxY avec trois déclinaisons : GalaxYBac, GalaxYDesign et GalaxYBachelor. Nous ouvrons près de 900 places aux bacheliers sur ParcourSup dont 750 places dans notre école d’ingénieurs ainsi que pour SupMeca. En admissions sur titre (AST) nous recrutons dans le cadre du concours CC-INP. Et il y aura d’autres nouveautés pour 2022 !

N. F : Cette année pour la partie ingénieurs nous ne pourrons qu’étudier les dossiers. Seuls les candidats aux doubles diplômes répondront également à un entretien en ligne. Une incertitude subsiste sur les notes des spécialités du bac général : pourront-elles ou non être évaluées ? C’est une information importante que nous avons besoin de connaître.

O. R : Question triviale: combien coûte le cursus de CYTech ?

F. G : 3 500€ par an pour le cursus classique et 5 000€ pour les étudiants en double diplômes. Et bien sûr la gratuité pour les boursiers. Nous avons regardé les trois tarifs que pratiquent les écoles d’ingénieurs publiques et nous nous sommes calés finalement sur le tarif que pratique CentraleSupélec pour assurer notre modèle économique. Je rappelle que l’EISTI pratiquait auparavant des droits d’inscription de 7500€ par an. Pour arriver à un point d’équilibre nous comptons également sur des aides de l’État, le développement des contrats de professionnalisation et l’apprentissage.

R. A : Les deux dernières années seront largement effectuées dans le cadre de contrats de professionnalisation. Les étudiants n’auront non seulement rien à débourser mais seront payés. Pour ceux-là, finalement, le coût total de la formation ne sera alors que de 10 500€ pour 5 années d’études.

O. R : Question dactualité. Comment se porte le marché de l’emploi pour vos jeunes diplômés ?

F. G : Il est encore trop tôt pour en parler. Ce que nous pouvons déjà affirmer c’est que nos étudiants en apprentissage trouvent à 85% des contrats. En contrats de professionnalisation on assiste même à une explosion du nombre de contrats signés dans le cadre de CY Tech : nous sommes passés de 130 l’année dernière à 200 cette année. Après, au niveau de l’université, il y a des secteurs sinistrés comme le tourisme.

O. R : Autre question d’actualité. A quelle datez envisagez-vous une rentrée en présentiel des étudiants de CY Tech ?

R. A : Pas avant le 1er mars. D’ici là nous continuons à délivrer nos cours en distanciel. Nous nous sommes appuyés sur l’expérience précédente pour proposer des solutions techniques qui permettent de conserver le contact avec nos étudiants, même hors des cours. Et nous proposons également à ceux qui n’ont pas les moyens numériques de travailler chez eux de venir sur nos campus dans des salles équipées pouvant recevoir de petits groupes.

F. G : Nous allons surtout faire revenir nos étudiants de première année pour les aider à nouer des contacts. Ils sont parfois en grande fragilité après un premier confinement en terminale. De plus nous avons maintenu les examens en présentiel pour garantir la qualité et l’équité des évaluations.

  • Le concours Galaxy propose en tout 900 place dont 750 places d’ingénieur. 170 le sont dans le cadre de quatre doubles diplômes en 6 ans : ingénieur-manager avec GEM (80 places), ingénieur-architecte avec l’ENSA-V (20 places), ingénieur-Sciences Po avec Sciences Po Saint-Germain-en-Laye (30 places), ingénieur-designer avec CY école de design (40 places). 80 place de designers sont également proposées dans CY école de design et 20 de bachelor international. Les jurys d’admission se prononcent sur la base du dossier scolaire, des notes des spécialités au bac et de la fiche avenir des candidats déposés sur ParcourSup, complétés par un entretien de motivation pour les doubles cursus et la voie Recherche. Une voie d’admissions sur titre proposant 120 places est proposée hors Parcoursup aux titulaires du bac de niveau bac à bac + 4 (GalaxYSup). Enfin CY Tech offre 186 places post-prépa sur le concours CC-INP. Les frais de concours sont de 75 euros (20 euros pour les boursiers).
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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