Comment sélectionner des futurs étudiants en prenant en compte les notes du contrôle continu jugées pour le moins « accommodantes » ? La question se pose avec de plus en plus d’acuité pour l’ensemble des formations sélectives postbac. La DEPP vient justement de publier une étude à ce sujet qui conclut sans surprise que les notes de contrôle continu de la session 2023 du bac sont « souvent supérieures à celles aux épreuves terminales en philosophie et histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) » mais… « inférieures en mathématiques ». Dans toutes les disciplines et tous les enseignements, plus la note moyenne à l’épreuve terminale de l’établissement est élevée, plus l’établissement « sous-note » les élèves en contrôle continu.
Disciplines par disciplines. Dans la voie générale, la distribution des notes moyennes de contrôle continu est très proche de celle de l’épreuve terminale en Éducation Physique, Pratiques et Cultures Sportives (EPPCS), Langues, littératures et cultures étrangères et régionales (LLCER) et en Sciences de la vie et de la Terre (SVT). En philosophie et en Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), les courbes de distribution des notes moyennes de contrôle continu et d’épreuve terminale sont de même forme mais décalées l’une par rapport à l’autre, la médiane des notes moyennes de contrôle continu étant supérieure à celle des notes moyennes d’épreuve terminale.
En physique- chimie et en Sciences économiques et sociales (SES), les médianes sont très proches au contrôle continu et à l’épreuve terminale mais la dispersion des notes moyennes est plus importante à l’épreuve terminale.
Les mathématiques font figure d’exception avec à la fois une médiane à l’épreuve terminale supérieure à celle de contrôle continu et une dispersion des notes moyennes à l’épreuve terminale nettement plus importante que celle du contrôle continu.
Établissement par établissement. Plus la moyenne par établissement à l’épreuve terminale est élevée, plus l’établissement tend à noter plus faiblement en contrôle continu, mais avec des disparités notables établit encore la note de la DEPP. Pour une même moyenne aux épreuves terminales, les écarts de notation peuvent être très variés. Par exemple, parmi les établissements où la moyenne à l’épreuve terminale en mathématiques est de 15, les écarts de notation varient en général de 0 à -4.
Comparés à l’ensemble des établissements, les 314 établissements qui sous-notent au moins 80 % de leurs élèves en mathématiques relèvent plus souvent du secteur privé sous contrat et sont plus souvent implantés dans des zones urbaines très denses. Ils accueillent une population socialement plus favorisée.
Les 143 établissements qui sur-notent au moins 80 % de leurs élèves en HGGSP se caractérisent quant à eux par une sur-représentation du privé sous contrat et sont situés plus souvent dans des bourgs ruraux ou des petites villes.
Les établissements qui sur-notent au moins 80 % de leurs élèves en philosophie ou en physique-chimie (respectivement au nombre de 119 et 129) ont de des profils proches. Ils sont plus souvent ruraux. Ceux qui sur-notent souvent en physique-chimie ont un profil social plus défavorisé.