ECOLE D’INGÉNIEURS

CentraleSupélec va s’ouvrir pour former plus d’ingénieurs

Aujourd’hui ce sont 990 étudiants qui entrent chaque année pour devenir ingénieurs contre 800 avant la fusion de Centrale Paris et Supélec. Mais comment aller plus loin et répondre ainsi aux attentes des entreprises et de l’Etat ? « C’est difficile de progresser aujourd’hui alors que le vivier est contraint. Recruter plus sans rien changer c’est enlever des étudiants aux autres écoles alors que nous voulons avoir un rôle pour toute la communauté des écoles. Nous devons donc aller vers d’autres publics que ceux que nous recrutons habituellement, en particulier les femmes et les étudiants issus de milieux défavorisés », explique le directeur général de l’école, Romain Soubeyran qui entend recruter recevoir dans toutes ses formations 30% de jeunes femmes et 30% de boursiers d’ici 2032.

 Recevoir plus de femmes et de PCS moins favorisés. Pour mieux s’ouvrir à de nouveaux publics, CentraleSupélec a créé en avril 2023 un Centre des diversités et de l’inclusion grâce à un don de trois millions d’euros de Stéphane Bancel, président de Moderna et alumni de l’école. Ce centre a pour objectif l’élargissement du vivier des candidats aux concours proposé par l’école tout en « garantissant l’excellence académique du diplôme ». « CentraleSupélec est persuadée que la diversité et l’inclusion contribuent à son excellence au même titre que la sélectivité et l’exigence académique de ses formations. Augmenter la diversité de ses élèves constitue aujourd’hui une impérieuse nécessité afin d’éviter que l’école ne se resserre sur elle-même et perde de sa pertinence auprès des étudiants », définit Olivier De Lapparent, le directeur du centre.

CentraleSupélec entend d’abord s’ouvrir plus aux femmes. Alors que le vivier de classes préparatoires reste très centré sur les hommes issus de PCS+, elle a créé deux bachelors dans cette optique. Le premier, avec l’université canadienne McGill, met en avant les sciences du vivant. Le second avec l’Essec en Intelligence artificielle, sciences des données et du management mêle sciences et management. Deux approches qui séduisent plus les femmes que les filières classiques. Résultat : les femmes occupent 36% des places dans le premier bachelor et 42% dans le second.

De même trois classes ont été ouvertes en apprentissage pour s’ouvrir socialement et reçoivent aujourd’hui 90 étudiants recrutés dans les classes préparatoires techniques. Si ces deux bachelors sont payants et assez chers, 8% des frais de scolarité sont affectés au paiement de bourses pour qu’ils ne soient pas extrêmement sélectifs socialement.

Dans le cadre de ce nouveau centre, CentraleSupélec a également attribué pour la première fois à cette rentrée 250 000 euros de « bourses de vie ». Environ 80 étudiants ont bénéficié ainsi de 2 000 euros en 1ère année puis de 1 000 euros en 2ème année.

Faire découvrir les sciences et l’école. En deçà de son propre recrutement CentraleSupélec organise différentes action pour présenter les sciences à des élèves dès la troisième. Monté avec Acadomia le programme « Sciences et Climat » dispense ainsi 10h de formation sur la sciences et le climat. Ouvert à des élèves de seconde ayant choisi au moins deux spécialités scientifiques (dont la spécialité « mathématiques » obligatoire) en première son « summer camp » leur permet de découvrir son campus tout en étant logés. «

Le programme CAP PREPA s’adresse quant à lui à des élèves boursiers de l’enseignement supérieur français et a pour objectif de « réduire la hauteur de la marche » entre la classe de terminale. Enfin en classes préparatoires une trentaine d’élèves de milieux défavorisés de lycées partenaires de l’école vont être mentorés pas des élèves ingénieurs de CentraleSupélec.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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