ECOLE D’INGÉNIEURS

Comment l’Epitech rend ses étudiants innovants

BeeData, une solution pour des « ruches connectées et intelligentes », BackingTrackLive, un « générateur d’accompagnement musical en temps réel », AVM une solution de suivi clinique (via des objets connectés) des patients atteints de mucoviscidose. Chaque année l’Epitech Experience récompense les meilleurs projets proposés par les étudiants de l’Epitech. Cette année plus d’une trentaine étaient présentés lors d’une journée qui « ressemble à un mini CES » (le congrès mondial de l’innovation qui se tient chaque année à Las Vegas) selon les mots du directeur de l’école, Emmanuel Carli : « Nous avons franchi une étape pour encore monter le niveau ! »

Leur projet les étudiants de l’Epitech le murissent plusieurs années. Dès leur troisième après deux années consacrées à l’acquisition des fondamentaux de l’informatique. « Nous tenons à ce que nos étudiants commencent par bien maîtriser des langages simples, comme C++, avant de passer à Java ou Dotnet quand d’autres passent directement à la voiture autonome sans passer par la compréhension d’un simple moteur », remarque le directeur. En troisième année donc, les étudiants de l’Epitech vont pouvoir mettre les compétences acquises au service d’un projet. C’est là qu’Antoine Bertrand, lui-même atteint de mucoviscidose, a pu commencer son projet AVM lauréat cette année de l’Epitech Experience. Et même avant : « Je suis atteint de la mucoviscidose depuis mes 4 ans et il y a longtemps que je réfléchis à comment vivre connecté pour analyser en temps réel ma santé et ainsi vivre mieux ».

Après ses deux premières années à l’Epitech – qui lui a permis d’avoir des études aménagées avec une liberté qu’il n’avait pas pu obtenir dans son école d’ingénieurs précédente -, Antoine monte ainsi une équipe de quatre personnes pour commencer à réaliser son projet : « Un malade est livré à lui-même entre deux examens, c’est à dire pendant deux à trois mois, avec le risque d’aggraver son état sans s’en rendre compte ». La solution que lui et son équipe viennent de présenter à la mi-temps de leur cinquième année mêle un spiromètre (appareil mesurant le volume d’air inspiré et expiré), analyse de la fréquence cardiaque, du poids ou encore du ressenti des patients.

La remise des prix Epitech Experience marque la fin d’un cycle innovation en trois temps qui commence en troisième année par ce que l’école appelle une « piscine moonshot ». Des experts viennent à cette occasion rencontrer les étudiants sur différentes problématiques et les aider à dégager de quinze à vingt idées sur lesquelles ils vont travailler pendant trois mois. C’est également là que les promoteurs de BeeData ont eu l’idée de leur application qui permet à un apiculteur de surveiller ses 150 ruches.

Ensuite les étudiants vont passer au développement de prototypes avec la « piscine forward » (on aime beaucoup les piscines à l’Epitech) qui va leur permettre de rencontrer des entreprises. Suivent six mois de stage et un an à l’étranger, pendant lesquels ils ne doivent pas perdre leur projet de vue. « Nous essayons de travailler avec des universités qui s’intéressent à la méthode projet comme nous. Ils en reviennent avec des compléments théoriques et surtout une beaucoup plus grande maturité », commente Emmanuel Carli.

Lors de leur cinquième année les 14 meilleurs projets, sur une centaine présentés, vont enfin être présentés devant un jury d’investisseurs et de professionnels. A la clé pour les meilleurs, cette année pour Antoine Bertrand et son équipe, un accompagnement dans les incubateurs Creative Valley ou Ionis 361 pour faire éclore ce qui va devenir une start up.

Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Send this to a friend