EMPLOI / SOCIETE

Emploi des jeunes diplômés : le temps de l’embellie

Les enquêtes menées par Universum sur l’emploi des jeune diplômés l’avaient déjà laissé percevoir. Après des années Covid la relance économique donne une belle embellie au marché de l’emploi des jeune diplômés selon l’étude annuelle de la Conférence des Grandes écoles (CGE) présentée le 15 juin. 73,3% des diplômés 2021 sont ainsi en activité professionnelle huit mois après leur diplomation contre 64,5% en 2020. « On revient et même on améliore les chiffres par rapport au niveau d’avant crise », analyse Nicolas Glady, qui préside la commission aval de la Conférence des Grandes écoles (CGE) en charge de l’étude annuelle.

Le taux net d’emploi progresse de plus de 10 points. Obtenu en retirant ceux qui suivent encore un cursus après leur diplomation, le « taux net d’emploi » atteint 89,8% en progression de 10,7 points pour l’ensemble des diplômés. Chez les ingénieurs le taux monte même à 91,1%. « C’est un plus haut historique », se félicite Nicolas Glady qui note aussi que 63,6% des diplômés ont trouvé leur emploi avant même l’obtention de leur diplôme. 20% l’ont trouvé dans les deux mois suivants.

De plus la part des emplois à durée indéterminée remonte de 4 à 7 points pour atteindre 81,8 % de l’ensemble des diplômés, tous types d’écoles confondus. Après le recul observé l’an dernier (- 5,1 points), on retrouve là encore le niveau d’avant-crise.

De plus les diplômés des promotions précédentes, qu’on aurait pu croire sacrifiées, ont un taux de recherche d’emploi assez faible. Pour la promotion 2021 on approche ainsi cette année les 95% de taux net d’emploi.

Salaires : une augmentation supérieure à 3%. En passant en moyenne de 35 461€ par an pour la promotion 2020 à 36 551€ pour la promotion 2021 les salaires sont en hausse de 3% et rattrapent même la tendance d’avant Covid. « C’est comme si la crise n’avait jamais eu lieu. Le creux de l’année dernière a été effacé alors que cela avait été beaucoup plus long en 2008 », établit Nicolas Glady, tout en « reconnaissant le contexte inflationniste ».

Le rattrapage est bien plus fort pour les managers, dont les salaires annuels progressent de 5,3% et passent ainsi de 36 209€ à 38 146€, que pour les ingénieurs qui progressent pour leur part de 1,7% et passent 35 240€ à 35 839€.

Les femmes sont toujours significativement moins bien payées que les hommes. Le salaire moyen hors primes des hommes se révèle ainsi supérieur de 5 % à celui des femmes (hommes : 37 268 euros, femmes : 35 505 euros contre 6,6 % l’an dernier).

 

Près de 12 % des diplômés exercent un emploi à l’étranger. Pour autant la part des emplois à l’étranger recule pour tous les types d’écoles. Elle reste plus forte chez les managers et les diplômés des écoles d’autres spécialités (respectivement 15,8 % et 16,1 %) que les ingénieurs (8,7 %). La Suisse reste la destination principale des diplômés des Grandes écoles. En dépit des confinements successifs, la Chine reste dans le top 5 des principales destinations.

La répartition des emplois en France est stable. Sans surprise, l’Île-de-France domine (53,2%), surtout portée par les managers et les diplômés des écoles d’autres spécialités. Elle accueille plus des trois quarts de leurs emplois alors que 61,9 % des emplois d’ingénieurs se situent en régions.

Quels secteurs emploient le plus les JD ? Comme toujours les managers s’orientent plutôt vers les sociétés de conseil et les activités informatiques (TIC services) : plus d’un diplômé sur trois (34,7 %) y a trouvé son emploi. Les activités informatiques, où sont classées les entreprises de services du numérique (ESN), ont quant à elle recruté 16,1 % des nouveaux managers, soit 4,7 points de plus que dans l’enquête précédente. Cela fait reculer la banque-assurance au 3ème rang, avec 14,8 % des recrutements. Le commerce se maintient au 4ème rang avec 9,5 % des emplois.

Les ingénieurs plébiscitent eux aussi les sociétés de conseil, d’ingénierie et les bureaux d’études (à hauteur de 25,1 %) ainsi que les activités informatiques dont ESN (à 22,2 %). La construction-BTP se maintient au 3ème rang avec 7,3 % des emplois. L’industrie des transports retrouve sa place d’il y a deux ans : 5,4 % des emplois (6 % en 2020). Elle se place devant l’énergie (4 % des emplois). Dans son ensemble, l’industrie (y compris les secteurs non présents parmi les principaux) représente 22,1 % des emplois d’ingénieurs, ce qui reste comparable aux 22,6 % de l’an dernier.

Le recours au télétravail. Le télétravail est désormais largement installé dans les pratiques. Plus de 61% des diplômés 2021 déclarent passer un jour ou plus chez eux – dont 22,4% deux jours – pour une moyenne de 1,6 jour. Un recours au télétravail beaucoup plus courant chez les managers – plus de 72% – que chez les ingénieurs où ils ne sont qu’un peu plus de 58,5% à y recourir.

 

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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