Entre deux personnes d’origine sociale opposée, les écarts de revenus proviennent à 70% du parcours éducatif selon l’étude du think tank France Stratégie Inégalité des chances : ce qui compte le plus qui établit que « si les personnes d’origine modeste gagnent moins que celles d’origine favorisée, c’est donc avant tout parce que le parcours éducatif de ces dernières leur permet une meilleure insertion dans l’emploi et de meilleurs salaires ». L’effet « diplôme » explique à lui seul près des deux tiers de l’écart total de revenus d’activité. L’accès à une grande école et la spécialité du diplôme ne jouent en revanche qu’à la marge (entre 4% et 2% dans le modèle). Environ 14% de l’écart de revenus s’explique par des différences de poste occupé et les autres variables sont négligeables.
France Stratégie s’est aussi penché sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. On le sait si les femmes sont plus diplômées que les hommes, c’est dans des filières moins favorables en termes de revenu. Au final, ces « deux effets se compensent, et les écarts de revenus d’activité entre les hommes et les femmes n’apparaissent pas liés au parcours scolaire ». L’avantage des femmes sur les hommes en termes de diplôme « contribue à réduire l’écart de revenus vis-à-vis des hommes mais il est en partie contrebalancé par l’orientation des femmes dans des spécialités à rendement relativement faible sur le marché du travail ». Au total, les variables éducatives sont « légèrement en faveur des femmes » selon les analystes de France Stratégie qui établissent également qu’à parcours éducatif donné, environ 45 % des écarts de revenus d’activité sont liés à des situations différentes sur le marché du travail. Les femmes sont plus souvent à temps partiel (24% des écarts de revenus) sont moins en emploi (6% de l’écart total) et occupent un poste moins bien rémunéré (13% de l’écart total).
L’origine sociale déterminante. Dans les caractéristiques étudiées par France Stratégie, l’origine sociale s’avère la plus déterminante en termes de revenu d’activité. En moyenne, 1 100 euros nets par mois séparent le quart des personnes d’origine favorisée du quart des personnes d’origine modeste, à origines migratoire et territoriale comparables. C’est presque deux fois plus que l’écart entre hommes et femmes (600 euros).
À origine sociale donnée, les écarts de revenus selon le lieu de résidence à l’adolescence (région, territoire urbain versus rural), et surtout l’ascendance migratoire, sont de moindre ampleur. Néanmoins, le sexe, l’environnement familial et territorial sont, dans l’ensemble, de « faibles prédicteurs du revenu des individus dans la mesure où une hétérogénéité de revenus importante existe entre individus à caractéristiques observées identiques » 11% des femmes d’origine modeste gagnent ainsi davantage que la moitié des hommes d’origine sociale favorisée.
