ECOLES DE MANAGEMENT

Enseignement supérieur privé, CPGE, transitions, les écoles de management font le point

Alice Guilhon et Christophe Germain, présidente et vice-président de la Cdefm

La Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm) a maintenant deux ans et regroupe les 35 écoles qui étaient membres du Chapitre des Grandes écoles de management. « Nous travaillons toujours ensemble avec un dialogue de qualité, je suis d’ailleurs vice-présidente de la CGE, même si on nous oppose parfois », certifie la présidente de la Cdefm et directrice générale de Skema, Alice Guilhon. Une Cdefm qui forme maintenant les doyens au passage à des responsabilités administratives, a créé une base de données sur les grands indicateurs de ses écoles, engagé un travail en binôme avec la Fnege (Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises) et les IAE (instituts d’administration des entreprises) pour faire un point sur la recherche en sciences de gestion. Tout un travail a également été engagé pour soutenir les boursiers et mieux recevoir les étudiants internationaux. « C’est vital pour nous de recevoir des étudiants internationaux et de les accompagner. D’où un travail important avec le Quai d’Orsay et Campus France », souligne la présidente.

Enseignement supérieur privé : « Ne pas mettre tout le monde dans le même panier ! » Le débat sur la qualité des établissements d’enseignement supérieur privé qui a lieu en ce moment a le don d’exaspérer des écoles qui « sont en permanence évaluées comme si elles avaient quelque chose à se reprocher », stigmatise la présidente tout en « soulignant la qualité des écoles membres de la Cdefm dont la plupart ont obtenu le grade de licence pour leur bachelor au bout d’un processus très exigeant ».

Et la présidente d’insister : « Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier ! Aujourd’hui en France on peut créer un établissement sans aucun contrôle, il suffit de se déclarer à la préfecture. Il faut mieux contrôler ceux qui ne font pas de la qualité avec une pseudo reconnaissance. Nous sommes contents que le MESR se soit emparé du sujet. Il faudrait au minimum qu’un diplôme soit visé avant d’avoir le droit d’être délivré. » « Ce sont les familles que l’on trompe en envoyant leurs enfants dans des établissements qui n’offrent pas le même retour que nous. Les familles n’y comprennent plus rien », insiste Christophe Germain, vice-président de la Cdefm et directeur général d’Audencia.

« Il y a plus de cinq ans que nous en parlons avec le MESR. Nous n’avons pas capacité à interdire des comportements déviants de la part d’officines dont nous ne savons même pas combien existent en France », établit encore Alice Guilhon quand Christophe Germain rappelle que le « problème a pris de l’ampleur avec le développement de l’apprentissage ». « Il faut continuer à promouvoir l’apprentissage dans le supérieur car c’est une réussite. Mais aujourd’hui on nous freine », remarque la présidente.

La possibilité de louer des titres accrédités par le RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) permet justement à ces « officines » de se développer. « Nous sommes en permanence sollicités pour louer nos titres – parfois à 1000 kilomètres de l’école – et nous nous y refusons absolument. Il faut pouvoir l’interdire », réagissent Alice Guilhon et Christophe Germain.

  • La Cdefm a engagé avec la Cefdg et le Hcéres une discussion sur l’allégement de nos processus d’accréditation alors que les écoles « répondent aujourd’hui quasiment à un accréditeur une fois par mois ».

Classes préparatoires ECG : « Continuer la réflexion même si la réforme est annulée ». « Nous voulons promouvoir une filière d’excellence qui forme des jeunes extrêmement recherchés. Quand nous nous sommes engagés dans une réflexion sur une réforme avec l’Igésr, l’Aphec et l’Aplcpge ça a malheureusement dérapé et aujourd’hui la réforme est annulée », remarque Alice Guilhon qui entend « continuer la réflexion pour des évolutions qui nous permettraient d’avancer alors que nous étions encore aujourd’hui en pleine discussion ». « Nous sommes les alliés des classes préparatoires. La réforme du bac est clairement la cause de la baisse des effectifs », rappelle Christophe Germain.

« Les professeurs savent ce qu’il faut faire et nous devons les écouter. Peut-être faut-il créer des parcours spécifiques pour les élèves dans les écoles », établit la présidente tout en expliquant qu’il faut mieux « négocier à dix qu’à 5 000 si on veut aboutir à un résultat ».

Transitions : « Bientôt un socle commun aux écoles ». Un référentiel dédié à l’enseignement des transitions est en voie de réalisation par la Cdefm et ses écoles. « Il devrait être prêt cette année et nous le ferons converger avec celui du MESR », explique la présidente qui insiste sur la « nécessité de permettre toujours aux étudiants de se former dans le monde entier tout en étant responsables » : « Les jeunesses mondiales veulent toutes voyager mais n’ont pas toutes la même vision de l’avenir ».

  • Alexandre de Navailles a pris la succession de Frank Bournois au sein du conseil d’administration de la Cdefm pour la fin de son mandat jusqu’en 2024.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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