POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Idex : quatre gagnants, un perdant

Sous la présidence Jean-Marc Rapp, le jury des Idex s’est réuni du 11 au 17 mars 2018 pour apprécier l’état d’avancement des trois projets du premier programme d’Investissements d’avenir (PIA 1) non encore confirmées (Paris-Saclay, Paris Sciences et Lettres et Sorbonne Universités) et pour examiner les nouveaux projets de deux Idex arrêtées en 2016 (Toulouse et Université Sorbonne Paris-Cité). Le grand vainqueur en est l’Idex « Sorbonne Université », qui est confirmée et bénéficiera sans limitation de durée d’un financement annuel le jury ayant notamment « pris acte de la fusion des universités Pierre et Marie Curie et Paris-Sorbonne ». Trois des quatre projets doivent encore faire leurs preuves quand Toulouse échoue de nouveau.

 

Paris-Saclay et PSL doivent encore faire leurs preuves. Les Idex de Paris-Saclay et de PSL bénéficieront quant à eux d’une prolongation d’une durée maximale de 30 mois, « afin d’atteindre définitivement leur objectif et de créer une grande université de recherche aux standards internationaux ».  La prolongation est destinée à soutenir les IDEX qui « touchent au but » mais n’ont pas encore pleinement atteint leur objectif de créer une université de recherche intensive reconnue comme telle à l’international, « soit que leurs réalisations et leur niveau d’intégration soient encore trop limités, soit que leur projet ait évolué récemment et n’ait pu, de ce fait, être encore mis en œuvre concrètement ni produire tous ses effets ».

Si les Idex de Paris-Saclay et de PSL sont apparus au jury comme « étant sur la bonne voie pour obtenir une confirmation définitive », il a toutefois estimé que « les évolutions positives constatées sur ces deux sites devaient être confirmées et se traduire par la création d’une université suffisamment intégrée et dotée des moyens de mettre en œuvre une stratégie unifiée de formation et de recherche ». Ainsi les porteurs de ces deux projets bénéficieront d’une période probatoire d’une durée maximale de trente mois, qui doit leur permettre de « transformer l’essai » en créant de façon effective et irréversible la grande université de recherche qu’ils appellent de leurs vœux.

Ces conditions, communes aux deux projets, sont les suivantes :

  • démontrer l’existence d’une stratégie propre qui soit plus unifiée ;
  • l’adoption de règles de gouvernance qui prévoient, au titre des pouvoirs du président de l’université ;
  • le droit d’auditer et d’amender le projet de budget prévisionnel de toutes les institutions fondatrices ;
  • un droit de veto aux propositions de recrutement des enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs des institutions fondatrices ;
  • la signature de tous les diplômes, sans exception.

Cette vérification interviendra dans un délai de 30 mois, qui sera fixé d’un commun accord avec chacun des porteurs de projet.

Le nouveau projet d’IDEX « Université de Paris » sélectionné. Le jury a considéré que le nouveau projet porté par les universités Paris-Descartes et Paris-Diderot, ainsi que par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) « dessinait les contours d’une grande université de recherche – avec des forces scientifiques de tout premier plan dans le domaine de la santé, associées à des équipes de très haut niveau notamment en mathématiques, physique, sciences de la terre, ingénierie et sciences humaines et sociales ». Les conditions nécessaires à sa mise en œuvre étaient réunies, du fait notamment de la création dès janvier 2019 d’un établissement unique, fortement intégré et doté d’une gouvernance efficace, il a donc proposé sa labellisation en tant qu’Idex pour une période probatoire de quatre ans, à l’issue de laquelle il sera à nouveau évalué en vue de sa confirmation éventuelle.

Toulouse recalé. Au vue des tensions persistantes autour d’un projet qui était loin de faire l’unanimité à Toulouse, son nouveau projet d’Idex a logiquement été recalé. S’il a « pris acte des avancées réalisées par les porteurs du projet de Toulouse dans un contexte difficile », le jury les a en effet jugé « insuffisantes pour permettre d’atteindre l’objectif que le projet UNITI s’est fixés, faute d’une réelle adhésion de tous les acteurs à une véritable démarche de transformation qui réponde aux objectifs de l’action IDEX ». La Dépêche revient en détail sur cet échec.

 

  • En avril 2016, à l’issue de l’évaluation des IDEX du PIA 1 par le jury, étaient annoncés :

– la confirmation des IDEX d’Aix-Marseille, de Bordeaux et de Strasbourg ;

– la prolongation de 18 mois de la période probatoire des projets de Paris-Saclay, de Paris Sciences et Lettres (PSL) et de Sorbonne Universités ;

–  l’arrêt des IDEX de Toulouse et d’Université Sorbonne Paris-Cité (USPC), au motif qu’elles « n’avaient pas atteint les objectifs qu’elles s’étaient fixé dans le cadre du projet initial et qu’elles ne présentaient pas une dynamique d’intégration suffisante ». Les acteurs des deux sites avaient alors demandé à pouvoir déposer un nouveau projet en vue de reconquérir le label. Le comité de pilotage avait répondu favorablement à cette demande au printemps 2017.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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