UNIVERSITES

Nouvelle licence : la ministre précise ses intentions

Frédérique Vidal s’est exprimée devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) sur les contours que pourrait prendre les nouvelles licences universitaires à l’issue de la concertation qui vient de débuter. La loi ORE a en effet introduit le principe de personnalisation et de diversification des parcours au service de la réussite des étudiants. Pour autant, la ministre, insiste sur ce point : rendre possible la diversification et la personnalisation des parcours, « ce n’est pas remettre en question la nécessité d’un cadre national mais (…) faire évoluer nos règles, afin d’avoir un cadre souple ».

Dans son esprit la diversification sera d’abord celle des parcours, dont une partie sera « plus flexible, plus concentrée ou plus professionnalisante », et celle de l’offre qui « facilitera sans les contraindre les changements d’orientation » au sein de l’établissement (notamment dans une autre mention de Licence ou en DUT) ou à l’extérieur de l’établissement. Quant à la personnalisation des parcours, elle comprendra remises à niveau, compléments nécessaires de formation, semestres de consolidation, rythmes d’études, ingénierie de formation rendue nécessaire par un projet professionnel original etc. Des postes de directeurs et directrices d’études seront créés à cet effet. Quatre groupes de travail se réuniront durant le mois d’avril.

Le contrat de réussite pédagogique étudiant. Le premier groupe de travail sera consacré au contrat de réussite pédagogique étudiant qui permettra notamment d’aborder la question de son contenu et des engagements qu’il formalise, de son évolution dans le temps, de la valorisation des parcours de remédiation et, donc, des modalités de contrôle des connaissances associées. La question clé est ici : quelles sont les mesures pédagogiques pertinentes pour fonder le contrat et permettre une personnalisation adaptée des parcours ? Et comment insérer ces parcours personnalisés dans un cadre pédagogique national ?

L’ingénierie de formation de la nouvelle licence. Le deuxième groupe de travail sera dédié à l’ingénierie de formation de la nouvelle Licence universitaire qui permettra tant la diversification que la personnalisation, tant l’enseignement présentiel qu’à distance et qui permettra de déployer de nouvelles démarches de formation centrées davantage sur l’étudiant. Ce groupe de travail sera ainsi l’occasion d’aborder des thèmes variés : architecture des formations  – et notamment la place des blocs de compétences, mais aussi les modalités administratives d’inscription – à l’année, au semestre, à l’UE ? – ou bien encore la définition actualisée et multiforme du volume de formation aujourd’hui défini de façon purement traditionnelle par 1500h d’enseignement présentiel.

Les évolutions des dispositifs d’évaluation. Le troisième groupe de travail sera consacré aux nécessaires évolutions des dispositifs d’évaluation afin qu’ils soient compatibles avec les parcours personnalisés qui sont au cœur de la réforme de l’accès au premier cycle. C’est là que sera traité l’épineuse question de la compensation sur lequel Frédérique Vidal réaffirme que « les textes règlementaires actuels ne permettent pas d’organiser une compensation compatible avec des parcours personnalisés, par leur rythme et par leur contenu » tout en expliquant qu’il est « évidemment nécessaire de conserver des logiques de compensation, par exemple en travaillant autour de blocs de compétence cohérents ». Les questions du contrôle continu et de la place des rattrapages sont également au programme/

La professionnalisation. Enfin, le quatrième et dernier groupe de travail portera sur la question de la professionnalisation. Les réflexions de ce groupe ne déboucheront-elles pas nécessairement sur des évolutions règlementaires immédiates. L’objectif, c’est en effet de mieux articuler une licence à la double vocation affirmée – poursuite d’études ou insertion professionnelle – avec les réflexions et discussions à venir autour de la licence professionnelle et du DUT.

  • La restitution des travaux des quatre groupes devrait être organisée pendant la semaine du 23 avril. Le CNESER devrait se réunir le 29 mai afin d’examiner les deux projets d’arrêté.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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