ECOLES DE MANAGEMENT

« Le premier chantier de l’Esdes était celui de la diversification »

De beaux locaux, une belle marque, une belle ville, Lyon, l’Esdes est en plein renouveau.  Directeur de l’école depuis deux ans Olivier Maillard nous explique son plan de route, comment il diversifie l’offre de formation et les accréditations qu’il va maintenant cherche

  • Ecole postbac dispensant le grade de master pour son programme Grande école, l’Esdes est une école relativement récente fondée en 1987. Elle es accessible après le bac au sein du concours Accès.

Olivier Rollot : Il y a maintenant deux ans que vous avez pris la direction de l’Esdes. Quelles conclusions en tirez-vous ?

Olivier Maillard : Je vois tout le chemin parcouru dans le cadre du plan stratégique 2020 que nous avons poursuivi. Le premier chantier était celui de la diversification des programmes dans une école qui était longtemps concentrée sur le seul programme Grande école (PGE) dispensé selon une seule modalité. En 2017 nous avons ouvert un bachelor en trois ans qui reçoit aujourd’hui 120 étudiants. Notre « fast track », qui permet à des étudiants déçus par leur première orientation, de rejoindre le programme Grande école en février, nous permet de recruter 12 étudiants chaque année. Les majeures en alternance attirent trois fois plus d’étudiants qu’il y a deux ans : 250 dans le cadre du programme Grande école et en troisième année de bachelor. Notre programme Grande école progresse avec 135 à 140 étudiants reçus cette année. En résumé nous sommes dans notre plan de marche dans un contexte de concurrence accru à Lyon avec l’arrivée de nouveaux acteurs et un très important institut d’administration des entreprises (IAE).

O. R : Comment définiriez-vous le projet de l’Esdes ?

O. M : Depuis sa création en 1987, l’ADN de l’Esdes est de proposer un vrai projet de transformation de la société et des entreprises. L’éthique, la responsabilité, aujourd’hui la RSE (responsabilité sociale des entreprises) sont ancrées chez nos collaborateurs. Nous sommes une école militante, utile avec aussi une vraie culture de la performance.

O. R : Où en est l’Esdes en termes de recrutement d’étudiants internationaux ?

O. M : A l’international nous recevions exclusivement des étudiants francophones alors qu’aujourd’hui les étudiants internationaux peuvent suivre les cinq années de cours entièrement en anglais. Pour cela nous avons recruté dix enseignant-chercheurs internationaux qui ont complètement modifié la physionomie de l’école.

Mais il faut aussi obtenir des accréditations internationales si on veut être visibles. Aujourd’hui nous sommes éligibles à l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) et avons déposé le dossier d’éligibilité Epas pour notre Programme Grande Ecole.  Comme toute démarche d’amélioration continue, l’accréditation AACSB est très structurante et se révèle être un moteur de progrès pour l’école au service de toutes ses parties-prenantes.

O. R : Votre tutelle, l’Université Catholique de Lyon (UCLy), vous donne les moyens de votre développement ?Ò. M : Notre gouvernance nous appuie totalement. Grâce à elle nous bénéficions depuis 2015 de locaux très agréables au cœur de Lyon. C’est un important levier d’attractivité ! Nous avons de la place et nous pouvons nous développer au sein d’une université pluridisciplinaire. Un autre levier que toutes les écoles de management cherchent à activer et que nous n’avons pas encore assez exploité.

  • O. R : Vos programmes vont-ils évoluer ?
Un campus tout neuf au sein de la « Catho » de Lyon

O. M : Dans le cadre du renouvellement de notre grade de master nous avons déposé le projet d’un nouveau programme Grande école qui sera notamment plus international. Nos étudiants devront en effet passer obligatoirement 12 mois à l’international dont six mois minimum en séjour académique. Nous allons également individualiser les parcours. Jusqu’à présent nos trois premières années étaient communes. Demain nos étudiants pourront choisir des électifs, la langue (français ou anglais) et un enseignement en alternance en master. L’engagement citoyen va être mis en avant puisque tous nos étudiants vont avoir à réaliser une mission humanitaire et citoyenne, « Solicity », de deux mois pendant leur cursus. Idéalement en deuxième année.

Notre PGE fera la part belle à l’interdisciplinarité. Déjà nous avons créé deux doubles diplômes : « Management éthique des innovations biotechnologiques » avec l’ESTBB et « Digital Law and Management » avec la faculté de droit de l’UCLy. A la rentrée 2019 nous serons partenaires d’une Ecole d’ingénieur pour proposer un cursus management industriel

O. R : Où en êtes-vous avec Parcoursup dans le cadre du concours Accès qui vous réunit à l’Essca et l’Iéseg ?

O. M : Nous avons demandé une dérogation pour ne passer sur Parcoursup qu’en 2020. L’un des soucis aujourd’hui avec Parcoursup est l’impossibilité d’accéder aux coordonnées des candidats jusqu’au mois d’avril et au passage des épreuves des concours. De plus le traitement des étudiants internationaux est censé y être géré alors que la plateforme est entièrement en français.

Enfin les délais pour connaître le nombre de ses étudiants sont très longs. Ce qui pose d’importants problèmes dans la gestion du corps professoral des écoles. Prenons l’exemple des professeurs de langue qui, chez nous comme dans beaucoup d’écoles, ne sont pas des permanents. Si on doit attendre le 5 septembre pour savoir dans quelles langues nos étudiants se sont inscrits cela va être très difficile de les recruter.

O. R : Mais vous irez bien un jour sur Parcoursup ?

O. M : De toute façon c’est obligatoire pour toutes les formations visées. Donc pour notre PGE et demain également notre bachelor qui devrait l’être en 2020. Pour ce dernier la question est plutôt pour nous d’intégrer une banque d’épreuves. Mais clairement Parcoursup va devenir la plateforme sur laquelle seront présentes toutes les formations de qualité !

O. R : L’Esdes n’est présente qu’à Lyon quand l’Iéseg est à Lille et Paris, l’Essca à Angers, Paris et Lyon. Envisagez-vous également de créer d’autres campus ?

O. M : Nous travaillons sur plusieurs projets d’implantation, en France et à l’international avec le réseau des universités catholiques. Nous en reparlerons une fois que nous aurons été accrédités.

O. R : Que vous apporte le statut d’EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général) ?

O. M : Financièrement quelques centaines d’euros par étudiants. Statutairement des relations plus faciles avec la Comue (communauté d’universités et d’établissements) Université de Lyon avec laquelle nous travaillons de plus en plus. Cela nous permet également de répondre à des appels d’offres. Maintenant nous voudrions surtout pouvoir délivrer le DNM (diplôme national de master).

O. R : Pensez-vous développer les activités de l’Esdes en formation continue ?

O. M : Nous ne proposions pas de formation continue jusqu’à cette année. Nous lançons à la rentrée la version Executive de notre PGE qui recevra ses premiers étudiants, une dizaine, la plupart des bac+3 ayant cinq à dix ans d’expérience. Pendant 18 mois ils vont suivre nos cours en se retrouvant ensemble trois jours par mois.

 O. R : Quels autres axes aller vous développer ?

O. M : A la rentrée 2019 nous présenterons une plateforme d’auto-apprentissage développée par nos professeurs avec notamment des cours de codage. Plus largement la satisfaction de nos étudiants est une priorité renforcée. Sans pour autant les transformer en clients il faut que l’expérience étudiante et la qualité de ce qu’ils vivent soient au cœur de notre action.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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