CLASSES PREPAS, ECOLES DE MANAGEMENT

« Le Sigem a bien fonctionné mais n’a pas pu faire de miracle »: entretien avec Nicolas Arnaud, président du Sigem

Avec la baisse des effectifs des classe préparatoires puis des candidats, le Sigem 2023 était celui de tous les dangers. L’analyse de son président et directeur des programmes d’Audencia, Nicolas Arnaud.

Quelles première conclusions pouvez-vous tirer des résultats du Sigem 2023 ?

Les temps de passage ont été bons. Le nombre d’élèves ayant fait des vœux par rapport aux nombre d’élèves classés est par exemple de 91,6%. Le nombre d’affectés est stable à 96%. On peut dire que le Sigem a bien fonctionné mais n’a pas pu faire de miracle. Au final avec 750 candidats issus de classe préparatoires économiques et commerciales de moins qu’en 2022 nous constatons que le nombre de candidats affectés n’a baissé que de 550.

Nous avons donc perdu 7% d’intégrés alors que, suite à la réforme du bac et à la baisse du nombre d’élèves optant pour la spécialité mathématiques au lycée les classes préparatoires ECG avaient vu leurs effectifs baisser de 13% en 2021. 13% de baisse chez les candidats que nous avons eus cette année.

Les résultats auraient été meilleurs si nous n’avions pas constaté une recrudescence du nombre de candidats démissionnaires. 30% de plus ont préféré ne pas intégrer une école cette année.

Comment expliquez-vous cette hausse de candidats préférant n’intégrer aucune école qui intervient après une baisse en 2022  ?

L’année dernière ce n’était pas raisonnable pour des candidats qui avaient initialement intégré des classes préparatoires ECE et ECS de cuber alors que les maquettes de cours évoluaient avec les nouvelles classes préparatoires ECG.

Il y a eu un temps un espoir qu’il y ait moins de démissionnaires dans la mesure où ils étaient plus motivés car moins nombreux à s’être inscrits mais ça n’a pas été le cas.

Au total le taux de remplissage des écoles n’en baisse pas moins. De combien ?

Sur les seules classes préparatoires ECG nous passons de quasiment 98% en 2022, une année historiquement bonne il faut le souligner, à 91,7% cette année. Nous nous rapprochons des taux des années précédentes. Par exemple 94,3% en 2019 avant le Covid.

Les écoles auraient-elles dû plus se préparer en baissant leur recrutement ? Pour certaines le taux de remplissage est très bas cette année même si aucune ne recrute aucun élève.

Nous avions analysé dès l’année dernière que ce serait difficile au-delà de la 16ème place pour les écoles de remplir les places proposées. Pour autant de manière générale les écoles n’ont pas adapté le nombre de places qu’elles proposaient. Au final onze écoles remplissent toutes les places qu’elles proposaient aux élèves issus de classes préparatoires ECG et onze ne remplissent pas.

Et rappelons-le le Sigem ne produit pas de classement.

Merci de le rappeler. Le fameux « Classement Sigem » n’est qu’une interprétation de la presse des résultats que nous livrons. Ce n’est pas un classement produit par le Sigem.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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