POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Orléans veut attirer plus d’établissements d’enseignement supérieur

Orléans Métropole a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dans l’objectif « d’intéresser et d’accueillir de nouveaux établissements d’enseignement supérieur sur son territoire ». Elle met à cet effet à disposition des « lieux d’exception » comme le bâtiment Anatole-Bailly, voisin de la Cathédrale (photo), et sur le futur « campus Madeleine » – un espace de 20 000 m2 en plein cœur de ville -, où elle souhaite positionner un pôle « Droit Economique Gestion Commerce » à rayonnement national. Maire d’Orléans et présidente d’Orléans métropole, Olivier Carré nous explique comment. (Photo Orléans Métropole)

Olivier Carré (Photo Orléans Métropole)

Olivier Rollot : Pourquoi Orléans veut-elle attirer plus d’établissements d’enseignement supérieur ?

Olivier Carré : Nous avons déjà une université, une école d’ingénieurs, une école d’art et design, un bachelor en management. Notre UFR de droit et gestion est reconnue et notre université a le projet de créer une école de management public. Mais tout cela n’est pas suffisant pour une capitale régionale comme la nôtre. Si nous voulons progresser dans un bassin d’emploi dynamique il nous faut attirer sur notre territoire une offre d’enseignement supérieur plus importante. Notre école d’art et design pourrait être complétée par une école d’architecture alors que nous possédons un ArchiLab qui présente la troisième collection mondiale de maquettes d’architecture du XXème siècle. Notre appel à projet a déjà reçu des retours que nous allons bientôt regarder de près.

O. R : Mais pourquoi l’offre de formation est-elle aujourd’hui insuffisante ?

O. C : Notre campus est très jeune. Il y eut une première université d’Orléans mais elle a disparu pendant la Révolution et il a fallu attendre 1960 pour qu’elle renaisse de ses cendres. Avec ses 17 000 étudiants cela reste une université de taille moyenne dont le campus est excentré ce qui est handicap pour ma vie étudiante. De plus elle souffre de la concurrence de Tours avec laquelle elle va surement être de plus en plus reliée maintenant qu’elles sont réunies dans une Comue plus homogène.

Il n’y a pas à Orléans de tradition ancestrale d’enseignement supérieur. Et pourtant, avec le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), avec le CNRS et l’Inra nous bénéficions d’équipes d’excellence dans les sciences dures. On ne le sait pas c’est le laboratoire du CNRS d’Orléans qui réalise les protocoles des satellites, comme Rosetta, qui cherchent s’il y a de la vie au-delà de la Terre.

O. R : Vous mettez donc des bâtiments à disposition. Mais pas seulement ?

O. C : Nous avons réservé des bâtiments de centre-ville pour développer notre enseignement supérieur. Comme par exemple l’ancien collège Anatole-Bailly, voisin de la Cathédrale, pour lequel nous avons reçu des propositions d’en faire un hôtel mais que nous préférons préserver. Ou le futur campus Madeleine qui reprend les bâtiments d’un ancien hôpital et au sein duquel l’université projette de s’installer sans pour autant occuper tous les locaux.

Mais notre plan va effectivement plus loin que les bâtiments. Ce dont nous discuterons avec les établissements candidats ce sera d’un plan de financement d’ensemble. Nous avons une capacité à investir selon le cahier des charges de chaque établissement. Loyer ou pas, subventions ou pas, tout dépend de la nature de projet. Les écoles de commerce ont un modèle dynamique de ressources que n’ont pas des établissements dont le modèle est moins lucratif. Nous sommes en tout cas prêts à mettre de notre proche dès lors que les entités volontaires correspondent à notre positionnement.

O. R : Mais pourquoi venir installer de nouveaux établissements d’enseignement supérieur à Orléans ?

O. C : On ne le sait pas mais Orléans est la ville dont le PIB par habitant est le 10ème de France. Orléans possède aussi l’un des plus importants incubateurs d’entreprise hors de Paris avec 100 entreprises installées. Notre dynamique est telle que nous sommes en pénurie de recrutement de cadres. L’université d’Orléans fait même partie des trois dont le taux de placement post master est le meilleur. C’est une dynamique intéressante pour une école qui voudrait s’implanter chez nous !

  • La clôture de l’envoi des dossiers est fixée au 31 janvier 2018, les résultats seront donnés en mars et à partir d’avril les appels à projets seront lancés
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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