EMPLOI / SOCIETE

Que sont devenus les diplômés de la génération 2010 ?

Le Céreq s’est plongé sur le devenir académique et professionnel des jeunes sortis du système scolaire en 2010. Dans sa note Des débuts de carrière plus chaotiques pour une génération plus diplômée il livre ses conclusions sur une génération sinon sacrifiée du moins largement impactée par les crises de 2008 et surtout 2012. En substance les crises ont pesé sur les possibilités et le rythme d’accès à l’emploi des jeunes de la génération 2010 « ralentissant leur intégration professionnelle et les exposant davantage au chômage en début de vie active que leurs aîné »s des Génération 2004 et, plus encore, 1998 ». Pourtant les jeunes sont 79% à se déclarer optimistes pour leur avenir professionnel, soit sensiblement autant que la Génération 1998 (77%) portée par un contexte conjoncturel nettement plus favorable. « Tout se passe comme s’ils intégraient les transformations de la norme d’emploi et ajustaient leurs attentes en conséquence » notent les experts du Céreq.

Des débuts professionnels difficiles. Le nombre la part de jeunes en emploi à durée indéterminée 7 ans après la sortie est en baisse par rapport à la génération 2004 (celle étudiée précédemment) : 86 % contre 80 %. De plus, alors que le niveau de salaire médian à la première embauche est en hausse de 16% par rapport à celui de la Génération 1998, il progresse seulement de 19% en 7 ans, contre une hausse de 38% pour leurs aînés dans le même temps.

Les diplômés s’en sortent de mieux en mieux. Dans ce contexte, ce sont les diplômés qui s’en sortent le mieux avec jusqu’à 95% d’emploi en EDI (emploi à durée indéterminée) à 7 ans pour les diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieur, c’est à dire le même taux à un point près que les diplômés de la génération 1998.

En revanche les non-diplômés voient leur situation se dégrader. La part de temps qu’ils ont passé en emploi sur les 7 années chute de 65 % à seulement… 46 %. Résultat, l’EDI apparait de moins en moins accessible pour les non-diplômés : seuls 56 % de ceux en emploi 7 ans après la fin de leur scolarité en bénéficient (contre 72% pour la Génération 1998).

Des progressions de salaire en berne. Mais attention : quel que soit le diplôme l’accroissement du salaire médian entre la première embauche et le dernier emploi occupé, qui oscillait entre 44% et 54% selon le type de diplôme entre 1998 et 2005, plafonne au mieux à 31% entre 2010 et 2017 (pour les bac+5 et plus). Au point que les derniers salaires perçus, après environ 6 ans d’expérience accumulée, sont inférieurs, en euros constants, aux salaires perçus par leurs homologues de 1998 !

Logique puisqu’il ont, dans leur dernier emploi observé « toutes choses égales par ailleurs », 1,8 fois moins de chances d’être classés cadre et 1,4 fois plus de chances d’être classés en profession intermédiaire que leurs aînés. Ainsi, les opportunités offertes par les entreprises ne sont pas à la mesure de l’augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur long (niveaux master et doctorat), qui passe de 11% à 16% entre les deux Générations.

 

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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