ECOLE D’INGÉNIEURS

Crise du Covid-19 : la Cdefi fait un premier bilan et prépare la rentrée

« Les écoles d’ingénieurs ont su s’adapter tout en garantissant la valeur des diplômes », se félicite le vice-président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieur (Cdefi) et directeur de Centrale Lille, Emmanuel Duflos. Une adaptation qui est passée bien sûr par la généralisation de l’enseignement à distance mais aussi par une baisse des exigences en matière de stages – parfois annulés ou reportés mais en aucun cas après la diplomation (« Ce serait un mauvais signal à donner à l’ensemble de nos diplômés ») – ou de contrôle des connaissances. Alors que les modalités d’organisation des examens de fin de semestre restent encore à définir « l’approche compétences a été utilisée de façon à envisager des évaluations novatrices entre différents modules d’enseignement », reprend le directeur.

Les reports des actions de recherche vont « poser des problèmes financiers d’autant que les écoles n’ont pas la possibilité de recourir au chômage partiel », souligne Christian Lerminiaux, vice-président et directeur de Chimie ParisTech. Quant aux doctorants pourront-ils poursuivre leurs contrats Cifre au-delà des trois ans prévus ? La question n’est pas résolue. « Elle se pose de façon encore plus importante pour les étudiants internationaux dont les bourses sont limitées dans le temps », s’inquiète le directeur.

La question des étudiants internationaux (hors Schengen) est particulièrement cruciale pour beaucoup d’écoles. « Leur arrivée sera vraisemblablement retardée avec un enseignement à distance au premier semestre en attendant leur arrivée au second », estime Jean-Michel Nicolle, également vice-président de la Cdefi et directeur de l’EPF qui souligne la « nécessité de passer pour eux à un mode asynchrone en fonction des fuseaux horaires ». Une nécessité qui pose des problèmes d’organisation pour des écoles qui reçoivent peu d’étudiants étrangers et pourraient « mutualiser leurs moyens pour constituer des actifs pédagogiques à distance ». Dans cet esprit la Dgesip (Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle) devrait d’ailleurs mettre en ligne avant la fin juin un grand catalogue de formations.

« Faire promotion » même à distance. La rentrée des élèves issus de classes préparatoires subira seulement un léger décalage dans de nombreuses écoles. « Le décalage par rapport aux années précédentes n’est que d’une semaine en fait », note la vice-présidente de la Cdefi et directrice des Ponts ParisTech, Sophie Mougard. Ensuite vont cohabiter étudiants en présentiel et en distanciel. Le challenge sera alors que « les étudiants suivent le même rythme pour faire promotion », définit la directrice.

La dégradation des recettes. « Nous allons être confrontés à une certaine dégradation de nos recettes, notamment parce que les entreprises en connaissent, alors que de l’autre côté nous allons avoir des dépenses supplémentaires pour assurer la qualité de nos services », souligne le président de la Cdefi et directeur des Mines Saint-Etienne, Jacques Fayolle, qui demande que « l’Etat accompagne l’enseignement supérieur comme il le fait pour les autres secteurs dans le cadre du futur plan de relance ».

  • Photo : Mines Nancy
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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