ECOLE D’INGÉNIEURS

« Le but de l’IMT Grand Est n’est pas de gommer les personnalités des écoles mais de mutualiser leurs actions » Francis Jutand

L’Université de Lorraine, l’Université de Strasbourg et l’Institut Mines Télécom (IMT) se sont associés en juillet dernier pour bâtir l’IMT Grand Est, un partenariat et réseau de coopération entre l’IMT et six écoles d’ingénieurs de la région Grand Est : Mines Nancy, Télécom Nancy, l’ENSG, le GIP InSIC, Télécom Physique Strasbourg, et l’École et Observatoire des Sciences de la Terre (EOST). Directeur général adjoint de l’Institut Mines Télécom (IMT), Francis Jutand revient sur les objectifs de cette alliance inédite.

Comment définiriez-vous les missions de l’IMT Grand Est ?

La région Grand Est était dans une situation particulière pour l’IMT avec une école associée et partenaire d’un GIP commun (Mines Nancy et des écoles affiliées, mais pas d’écoles internes à l’IMT. Depuis un an et demi nous avons travaillé dans un esprit de coopération avec les universités de Strasbourg et de Lorraine et leurs six écoles d’ingénieurs, toutes affiliées à l’IMT (à l’exception de l’EOST en voie de l’être). On privilégie souvent trop l’institutionnel et il vaut mieux travailler d’abord sur des programmes de coopération et des projets communs comme le font aujourd’hui les six écoles membres. Nous avons laissé les questions de recherche de côté car elles sont du ressort des unités mixtes de recherche, dans un esprit de soutien au développement économique qui est la marque de l’IMT.

C’est tout à fait original dans le paysage de l’ESR !

Le but n’est pas de gommer les personnalités des écoles mais de mutualiser leurs actions. Une école est plutôt spécialisée dans la sécurité comme Télécom Nancy, une autre dans la géologie, une autre dans les sciences de la Terre, nous voulons favoriser les synergies pour leur permettre de créer ensemble des programmes innovants. C’est un hymne à la coopération sans contraintes institutionnelle nouvelles pour des écoles qui ont une culture commune. Le problème de beaucoup de rapprochements est qu’ils font perdre leur autonomie et leur identité aux entités, ce que l’on obtiendrait en fondant ces écoles dans un ensemble plus grand alors que chacune a sa personnalité riche.

Les écoles d’ingénieurs sont des PME-ETI de l’enseignement supérieur certaines autonomes et d’autres écoles interne de grandes universités de recherche. L’idée en s’unissant est de leur permettre d’exprimer leurs capacités de formation d’ingénieurs et de soutien à l’innovation avec un meilleur effet d’échelle, d’envergure et d’apprentissage, en synergie avec l’écosystème de leur université d’appartenance. L’objet principal et la différentiation des écoles est pour nous avant tout le soutien au développement économique. Ensemble et en partenariat, elles ont la capacité de le faire en gardant leur dynamique de PME tout en développant le potentiel d’une grande entreprise pour être présent en région, en France et à l’international.

Comment allez-vous travailler avec la région Grand Est ?

Une gouvernance commune va fonctionner en s’appuyant sur les écoles et l’IMT. Mais il n’y aura pas de structure IMT Grand Est à proprement parler. Ce que nous voulons c’est créer des communautés entre des directeurs qui veulent travailler ensemble et bénéficier de l’effet de tirage national de l’IMT dans le soutien au développement économique. Pour les ressources, la région va financer différentes actions dans le cadre de l’appel à projet Pacte. Les partenaires apportent leurs forces en propre. L’IMT fournit notamment une ressource expérimentée que les écoles d’IMT grand Est ont proposé de nommer directeur de l’innovation et du soutien au développement économique. Il va contribuer à développer l’offre des écoles du Grand Est auprès des entreprises et développer les synergies avec celles de l’IMT.

Vous avez des projets similaires à l’IMT Grand Est dans d’autres régions ?

Ce n’est pas possible dans ces formes ailleurs. Nous allons plutôt nous orienter vers des projets entre partenaires. Chaque région en effet est différente et en fonction des écoles partenaires et des besoins du monde socio-économique, nous partageons des compétences et construisons, avec les écoles de l’IMT présentes, des projets sur des thématiques phares au service de la formation et du soutien économique, et avec des formes d’organisation les plus efficaces et respectueuses des personnalités des écoles et universités partenaires.

Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ceci fermera dans 0 secondes

Send this to a friend