Le campus intelligent est l’un des grands sujets de réflexion actuels.
Aligné sur la stratégie de l’établissement, le campus intelligent induit de nouvelles responsabilités (ou des responsabilités plus élevées) pour le Facility Manager. Il doit fournir un environnement de travail en adéquation avec les besoins des utilisateurs tout en respectant la réglementation, et ce, dans un environnement à la fois complexifié et facilité par les technologies de l’IoT et de l’intelligence artificielle.
A ce titre, le Facility Manager joue un rôle clé et doit être impliqué dès l’amont de la réflexion sur le devenir du campus car il sera :
- un acteur clé de la traduction « phygitale » des nouveaux usages présents, futurs, et non plus un simple gestionnaire de sites ; c’est l’expert du monde “physique” et de ses contraintes ;
- un acteur économique, car à travers l’optimisation de la maintenance, de la performance énergétique, du réapprovisionnement et de la réalisation de plus de tâches à effectifs constants ou moindres, il est le garant de la maîtrise des coûts et il génère une capacité d’investissements additionnelle non négligeable ;
- un acteur enfin du bien-être des occupants du campus, notamment au travers de la satisfaction client et de la garantie du bon fonctionnement du campus pour le confort de tout un chacun.
Gregor Maciak et Sophie Hirat nous donnent leur éclairage.
1. En quoi le Facility Manager est-il un acteur clé de la traduction des besoins en usages concrets du campus intelligent ?
La raison la plus évidente est que le Facility Manager connaît l’historique du campus, que l’on parle de ses bâtiments et espaces, de ses services, des usages de ses occupants, des flux de personnes ou encore de la sécurité physique et du contrôle d’accès.
Garant du bon fonctionnement des sites du campus, il dispose d’une connaissance fine de ses problématiques. Il en connaît également les contraintes, qu’elles soient réglementaires, organisationnelles, sociales ou de sécurité.
Une raison tout aussi importante est qu’il est en contact direct avec les occupants du campus. Il dispose d’éléments très structurants quant à la perception de leur ressenti “client”. C’est également à lui que l’on s’adresse pour traiter les demandes particulières (hors processus connus) liées, par exemple, à la préparation d’événements et à leur bon déroulement.
Moins connu, il fut, parfois sans le savoir, l’un des premiers utilisateurs de l’Internet des Objets qui lui a permis via de nombreux capteurs de connaître l’état de santé technique et énergétique des sites qui constituent le campus.
Ses connaissances et son expérience en font un acteur doté d’une vision globale et donc, l’un des contributeurs indispensables à la concrétisation des nouveaux usages du campus connecté et intelligent.
Il travaille(ra) dans ce cadre étroitement avec la DSI et les représentants des métiers.
2. Et quel est l’écueil du moment à éviter ?
Celui de l’empilement de solutions technologiques de type « boîte noire » !
Ce n’est pas une stratégie viable à moyen terme. Ces solutions sont certes pratiques pour effectuer de très nombreuses tâches « du quotidien », mais elles ont le travers de ne restituer que des données transformées qui sont difficilement utilisables en l’état pour d’autres usages.
Ainsi, un système de Gestion Thermique de Bâtiment est pratique mais il ne permet pas de détecter les fenêtres ouvertes, les ponts thermiques ou encore une saturation du taux de carbone liée à un trop grand nombre d’occupants. Et pour cause, la solution de GTB ne collecte que les données qui lui sont nécessaires.
L’Internet des Objets change cette donne puisqu’un unique objet connecté peut collecter de très nombreuses informations, les mettre à disposition de solutions tierces et interagir avec son environnement physique pour éviter un déplacement humain ou améliorer le confort d’usage des occupants.
Grâce à ces objets, il n’y a plus de zones noires dans le campus. Le Facility Manager dispose désormais d’organes de perception capables de lui donner une vision d’ensemble en temps quasi réel lorsqu’il n’avait auparavant qu’une mosaïque de rapports issus de solutions et sous-traitants distincts.
Dans un contexte multi-campus, l’écueil que représente le millefeuille des solutions en est démultiplié.
3. L’utilisation de l’IoT change donc considérablement le pilotage au quotidien du campus ?
Absolument ! L’absence d’informations en temps réel nécessite de prédire empiriquement là où il faut mobiliser ses moyens. C’est chronophage, pas toujours efficient et nécessite de nombreux ajustements quotidiens pour faire face aux aléas de la vie du campus.
Grâce à une vision temps réel, on dispose d’une compréhension plus fine des événements du quotidien qui permet par exemple de :
- détecter les signaux faibles et événements qui rendront nécessaire une intervention humaine, autrement dit, de faire de la maintenance prédictive plutôt que curative ;
- de réduire la latence de diagnostic et d’intervention sur incident, contribuant ainsi à l’amélioration du service rendu ;
- d’automatiser de nombreuses tâches à faible valeur ajoutée ;
- de mettre en œuvre une gestion de la relation à l’usager qui responsabilise ce dernier tout en améliorant sa satisfaction.
Ces mêmes informations sont également utilisées pour piloter dynamiquement les équipements du campus, réduire la consommation de l’énergie et des fluides (se reporter aux précédents articles).
Si vous souhaitez aller plus loin dans la réflexion, n’hésitez pas à contacter les équipes d’HEADway et d’Econocom : contact.chroniquetech@econocom.com
Rédacteurs : Sophie HIRAT et Gregor MACIAK.
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