ECOLES DE MANAGEMENT, INTERNATIONAL

L’EM Normandie débarque à Dubaï

Les 60 premiers étudiants de l’EM Normandie à l’entrée de leur campus de Dubaï

Après deux ans et demi de travail l’EM Normandie s’est implantée à Dubai, au cœur des Emirats Arabes Unis, à la rentrée 2022. « Nous avons le projet d’implanter une ville sur chaque continent dans une ville monde portuaire », définit le directeur général de l’EM Normandie, Elian Pilvin, qui a ainsi inauguré son troisième campus international, après Oxford et Dublin.

Au cœur de la « Knowledge City ». A Dubaï c’est au cœur du périmètre réservé à l’enseignement supérieur et à l’innovation, la « Knowledge City », et de ses 14 000 étudiants que l’école a ouvert son campus de 1 400 m2. Parmi les deux périmètres dans lesquels un établissement d’enseignement supérieur doit s’implanter, le Dubaï Knowledge Park est tout proche des sièges de multinationales telles que Dell Technologies, Cisco Systems ou encore Huawei. « Dubaï se veut à terme une place forte de l’enseignement et est déjà une place forte de l’innovation. Nous exposons ainsi nos étudiants à des contextes d’apprentissage au cœur d’une ville du futur », détaille le directeur.

« C’est une opportunité de faire venir le système d’enseignement supérieur dans les Émirats alors qu’un quart des habitants du Golfe persique ont moins de 15 ans aujourd’hui », confirme Amnar Al Malik, le directeur général du cluster éducatif de Tecom Group, l’entreprise qui gère la Knowledge Zone de Dubaï comme les zones dédiées à l’innovation ou à Internet toutes proches.

Un écosystème dédié à l’enseignement supérieur. A Dubaï l’EM Normandie rejoint toute une série d’universités internationales, essentiellement anglo-saxonnes, comme l’université de Middlesex, dont elle est voisine, ou l’australienne Wollongong. Pas loin de là, à Abu Dhabi, se trouvent deux grands acteurs français de l’enseignement supérieur que sont Sorbonne Université et l’Insead. « Nous participons au développement de l’enseignement supérieur à Dubaï tel que le président Macron l’a défini », explique Elian Pilvin quand Hugo-Henry Ceylan, conseiller pour la coopération et les affaires culturelles de l’ambassade de France, insiste : «Même si nous sommes encore émergents ici, il ne faut pas avoir peur de la concurrence anglo-saxonne. Déjà l’université Panthéon-Assas, l’école 42 ou encore l’Esmod sont installées à Dubaï. L’école de jeux vidéo Rubika s’apprête à le faire ».

L’ambassade de France soutient tout particulièrement un réseau de sept lycées français en plein développement dans les Émirats. « Aujourd’hui ce sont 12 000 élèves qui sont scolarisés dans une ville en plein développement. Et pas seulement français car ils s’internationalisent de plus en plus avec le développement de filières internationales et de filières bilingues », reprend le conseiller.

Si l’ambassade l’a soutenu, le projet d’implantation de l’EM Normandie arrive aujourd’hui à terme au bout d’un long cheminement. « Parfois on a le sentiment que les autorités testent notre détermination », se souvient Elian Pilvin qui, dans sa vie d’entrepreneur avant de prendre la direction de l’école, était venu de nombreuses fois dans le Golfe persique et à Dubaï et en avait testé tout le potentiel : « J’avais les sentiment que c’était là qu’il fallait venir aujourd’hui pour se développer. Notre première intention était de racheter une école mais les autorités des Emirats nous ont demandé de nous installer sous notre marque et avec nos formation. Aujourd’hui nous nous présentons comme l’EM Normandie dans les Emirats plutôt qu’uniquement à Dubaï car nous envisageons la création d’autres campus, par exemple à Abu Dhabi ».

Des autorités passablement échaudées par des universités, essentiellement anglo-saxonnes, qui se sont installées à Dubaï sans y délivrer leurs diplômes reconnus à l’international mais de simples certificats. Résultat : beaucoup d’étudiants se sont retrouvés avec un diplôme qui n’était reconnu nulle part. Aujourd’hui les règles sont très strictes et imposent aux établissements des conditions drastiques.

Etre un acteur local. L’EM Normandie est la première Grande école de commerce française à ouvrir un campus en propre à Dubaï pour y remettre des diplômes reconnus. Elle vient en effet d’y obtenir la licence institutionnelle « Higher Education Provider », obligatoire pour exercer des fonctions d’enseignement sur place et de recruter des étudiants, mais aussi l’accréditation de son programme Bachelor in International Management. Toutes deux sont délivrées par la Commission for Academic Accreditations (CAA) du gouvernement fédéral des Emirats Arabes Unis. «C’est une des accréditations les plus difficiles que nous ayons obtenues !  Nous avions le sentiment d’être évalués à la fois par le Hcéres, la Cefdg et l’AACSB ! », explique le directeur.

Le développement de l’enseignement supérieur à Dubaï est favorisé par l’absence totale d’impôts pour les établissements sur le modèle de zone franche de la ville. Totalement indépendante à Dubaï où elle s’est implantée sans partenaire, l’EM Normandie est considérée comme locale et remettra des diplômes locaux avec déjà un bachelor in International Management et deux masters qui devraient ouvrir en 2024. Le Master International Logistics and Port Management qu’elle va ouvrir sera le seul programme spécialisé dans la gestion portuaire proposé dans les Emirats Arabes Unis. Les cours de toutes ces formations seront dispensés par des professeurs et des intervenants professionnels locaux et des enseignants-chercheurs de l’EM Normandie.

Faire venir des étudiants du monde entier. 60 étudiants du programme Grande école sont déjà sur le campus cette année. « J’étais déjà venu à Dubaï en 2021 pour y visiter l’exposition universelle. Cela m’avait beaucoup plu et je voulais profiter de mon séjour académique à l’étranger pour aller dans un pays non européen. Et où il faisait beau. J’ai choisi de revenir à Dubaï », raconte Jules Morel, en quatrième année du programme Grande école de l’EM Normandie qui vient de faire sa rentrée dans les Emirats et apprécie particulièrement un « pays cosmopolite où toutes les nationalités sont représentées ».

A l’horizon 2026 ce sont plus de 700 étudiants qui sont attendus sur le campus. Dirigé par Khaireddine Mouakhar, qui était jusqu’ici directeur du campus de Caen de l’école, il emploie une dizaine de personnes, dont neuf recrutés sur place. S’ils seront comme Jules un tiers à venir en mobilité de l’école, l’essentiel du développement se fondera sur des étudiants locaux ou internationaux auxquels tous les cours sont délivrés en anglais. Pour les étudiants internationaux chaque année de bachelor sera facturée 18 k€ et de master 33 k€ avec un large système de scholarship.

« Ce campus doit être un centre de revenus, pas seulement de coûts comme d’autres campus », se projette le directeur dont l’école sera partenaire de la Cop28 qui aura lieu cette année à Dubaï : « Notre objectif est d’être un campus multi-entrées avec la possibilité de se spécialiser partout dans le monde ». Après le Moyen-Orient, l’EM Normandie va maintenant structurer ses activités au Vietnam et ouvrir un campus aux « Amériques ». Et à Dubaï il se murmure qu’une grande école, déjà multi-implantée dans le monde, pourrait bientôt la rejoindre…

  • Sur une superficie de 1 400 m², le nouveau campus peut accueillir jusqu’à 500 étudiants. Il comprend des espaces pédagogiques, des lieux de vie pour les étudiants et le personnel, des bureaux administratifs. Il dispose sur un niveau d’une demi-douzaine de salles de cours équipées pour délivrer des cours en mode présentiel, distanciel ou hybride, d’espaces de coworking, de travail confidentiel et de Flex-Office, d’un FabLab, d’espaces de restauration et de réception, d’une gaming zone pour la vie associative, d’espaces de détente et de jeux pour les étudiants (avec sofa, Ping-pong, Babyfoot, Air Hokey, PS5, etc.) et d’un Executive Education Center.
  • Le Learning Center, d’une superficie de 130 m², est équipé d’espaces de lecture en anglais et en arabe axés sur la logistique et l’IA ainsi que des salles de coworking. Toutes les ressources numériques de l’EM Normandie sont disponibles en libre accès aux étudiants via le Virtual Learning Center.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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