ECOLES DE MANAGEMENT

Les nouvelles ambitions de l’EBS

Pionnière des écoles de commerce internationales, l’European Business School (EBS) Paris fête cette année ses 50 ans. Sa nouvelle directrice générale, Lamia Rouai, entend bien la faire franchir un nouveau pas : celui de la nouvelle économie.

Olivier Rollot : Vous avez pris la direction de l’EBS cet été et vous voulez lui donner une orientation digitale de plus en plus appuyée. Pourquoi ?

Lamia Rouai : C’est une orientation que l’EBS avait déjà prise avant ma nomination en créant le programme EDIC axé vers l’action avec une forte orientation sur l’Entrepreneuriat, le Digital, l’Innovation et la Créativité. Je veux encore renforcer les dimensions digitale et innovation. L’EBS doit devenir la business school de la nouvelle économie. Avec bien sûr des cours de gestion et de droit mais aussi de coding ou de learning by doing avec notre partenaire privilégié qu’est l’école d’ingénieurs ECE dont j’étais auparavant directrice générale déléguée. Nous créons d’ailleurs une nouvelle spécialité en « management des systèmes d’information ».

Nous allons même créer un espace d’intelligence collective pour réfléchir sur l’entreprise de demain, l’entreprise « libérée », les métiers du marketing et surtout se préparer à la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA).

O. : Comment faut-il les former pour maîtriser ces nouvelles dimensions ?

L. R : Les jeunes que nous formons ont un rapport au savoir très décomplexé. Ils doivent être encore meilleurs dans leurs savoirs être, dans leur maîtrise des enjeux sociétaux et technologiques. Les cours de marketing digital et de code doivent leur permettre d’appréhender la « boîte noire » technologique et manager demain des ingénieurs. Aujourd’hui dans les entreprises ce sont dans 34% des cas le directeur marketing qui pilote la stratégie digitale des entreprises contre seulement 19% pour les directeurs de systèmes d’information.

O. R : L’EBS est reconnue pour les capacités entrepreneuriales de ses diplômés. Comment travaillez-vous cette dimension ?

L. R : Ce sont même 17% de nos diplômés qui créent tout de suite après leur sortie de l’EBS – et parfois même avant – une entreprise. Après un emploi à l’international (31% de nos diplômés) c’est leur deuxième orientation professionnelle. Pour les préparer à ces deux dimensions nos étudiants peuvent participer à une « Digital Expedition » à San Francisco dès leur deuxième année de cours. Ils y sont formés par des professeurs de Berkeley, y font beaucoup de design thinking et découvrent l’entrepreneuriat tel qu’il se pratique dans la Silicon Valley. En quatrième année ils montent un projet digital commun avec les étudiants de l’ECE. Enfin en cinquième année ils peuvent participer à un programme de « Start up Factory ».

O. R : Cette double dimension digitale va même être symbolisée par la possibilité d’obtenir un double diplôme ingénieur / manager pour certains de vos étudiants.

L. R : Nous avons reçu dix candidatures d’étudiants de 4ème année auxquels nous allons apporter un accompagnement particulier de janvier à juillet pour les renforcer en maths et en informatique. Les meilleurs pourront intégrer l’ECE en 4ème année pour y passer deux ans et obtenir les deux diplômes à l’issue d’un stage commun aux deux écoles.

O. R : Au-delà de cette dimension digitale que vous voulez encore plus développer, qu’est ce qui caractérise l’EBS

L. R : D’abord d’être une école à taille humaine avec 250 étudiants en première année auxquels s’ajoutent des admis sur titre, essentiellement en 3ème et de plus en plus en 4ème, par le biais du concours Ambition+. Il y a trois ans que nous avons ouvert notre formation en alternance qui attire également beaucoup d’étudiants qui nous rejoignent en 4ème et 5ème années. Ce sont des profils différents de ceux que nous recrutons après le bac.

O. R : L’une de vos grandes forces c’est l’implication de vos alumni. Comment les motivez-vous

L. R : Une illustration : cette année Sébastien Missoffe, le directeur de Google France et ancien EBS, sera le parrain de notre promotion. Pour faire vivre ce sentiment d’appartenance nous avons un salarié dédié à l’association des anciens avec lesquels nous organisons des conférences, petits déjeuners, amphis de rentrée au cours desquels les anciens viennent parler de leur métier, etc.

O. R : On peut intégrer l’EBS à la rentrée mais aussi en janvier-février. Comment cela se déroule-t-il?

L. R : Nous proposons une rentrée décalée « INtense EBS » pour un public qui veut rebondir et ne pas perdre de temps après sa première orientation. En intégrant l’école dès février les étudiants suivront les mêmes enseignements que la rentrée de septembre mais à un rythme accéléré. Les cours dispensés en mode « projets » se font en petits groupes, ce qui permet plus d’interactivité et facilite l’apprentissage avec un accompagnement personnalisé et un suivi adapté à chaque élève.

O. R : Avec trois autres écoles de commerce postbac vous recrutez vos candidats au travers du concours Link. Comment se porte-t-il ?

L. R : Nous avons un travail de fond à réaliser pour lui donner plus de visibilité et progresser face aux autres concours postbac, notamment Sésame et Accès. Avec la montée en puissance des bachelors il nous faut mieux nous différencier.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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