ECOLES DE MANAGEMENT

Pour ses 100 ans le groupe ESC Clermont change sa structure

Hugo, Zoé, Dylan, Hakim, Roxane, etc., pour fêter ses 100 ans l’ESC Clermont arbore sur sa façade et dans ses couloirs les prénoms de ses 12 000 alumni. Surtout l’école organise des événements tout au long de l’année 2019 avec, par exemple, une conférence sur « les entreprises centenaires » à laquelle participait le P-DG de Michelin (et depuis de Renault), Jean-Dominique Senard. L’occasion aussi de faire le point sur la stratégie d’une école résolument en expansion en dépit de l’arrêt des subventions de sa chambre de commerce et d’industrie dès 2020. Le chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 13,1 M€ cette année à 18,3 M€ en 2024-2025.

Françoise Roudier, directrice générale du groupe ESC Clermont, présente la stratégie de l’école.

Création d’une SAS

Comme emlyon BS le groupe ESC Clermont préfère aujourd’hui constituer une SAS (société par actions simplifiée) que passer au statut d’EESC (établissement d’enseignement supérieur consulaire). Dans ce cadre la chambre de commerce et d’industrie du Puy-de-Dôme la dote de 2,4 M€ tout en conservant l’association qui porte l’école. « Pour lever 4 à 5 M€ et faire effet de levier pour investir et négocier avec les banques, nous allons en priorité faire appel à des entreprises locales et à nos alumni, pas des investisseurs qui veulent un retour sur investissement très fort et rapide », indique Françoise Roudier qui procède aujourd’hui à une étude de valorisation de la marque.

Un peu d’histoire

C’est moins d’un an après la fin de la Première Guerre mondiale, en octobre 2019, que l’ESC Clermont voit le jour. Vingt ans après, en 1939, chaque promotion compte trente-cinq élèves. Les cycles passent peu à peu de 1 à 3 ans et le cap des 100 élèves par promotion est passé en 1987 (310 aujourd’hui). Les années France business school ont un effet terrible avec une baisse du nombre d’étudiants qui va jusqu’à 783 en 2016-2017 et une remontée depuis vers les 1 400 qui devrait conduire l’école à approcher les 2 000 étudiants en 2024-25.

Ancrage territorial. Sans se définir pour autant comme la « Michelin business school », l’ESC Clermont est fortement liée à l’entreprise leader de son territoire. Celle-ci prend chaque année plus de 50 étudiants de l’école en apprentissage et en embauche de 1 à 10. Ensemble elles ont créé des formations pour les salariés et des axes de recherche. L’école a également créé l’un des trois incubateurs d’entreprise clermontois. En 2018 elle rejoint l’Université Clermont Auvergne et Associés (UC2A) en compagnie de 10 autres écoles ou organismes de recherche du territoire. Installée sur un site propriété de la ville l’école va ouvrir 4000 m2 de locaux supplémentaires à deux pas de son site historique. Un investissement de 15 millions d’euros pour absorber la progression des effectifs étudiants et mieux les accueillir tout en restant en centre-ville.

Internationalisation. Alors qu’aujourd’hui 33 des 104 partenaires internationaux de l’école sont accrédités AACSB ou Equis, l’école entend monter à 45 sur 120 d’ici 2022. Le nombre de double diplômes passerait dans le même temps de 12 à 20, le nombre d’étudiants internationaux de 373 à 420 (un quart des effectifs) et celui d’étudiants de l’école qui s‘expatrient doublerait (de 110 à 220 dont la moitiés en doubles diplômes). Pour accroître encore cette internationalisation le bachelor est en voie d’accréditation Epas et le programme Grande école Amba master.

Mais l’école va plus loin. En 2019 sera installé le premier campus de l’école à l’étranger. Ce sera en Chine à Zhuhai, à proximité d’Hong Kong et Macao, au sein d’une université dont l’école est déjà partenaire. Encore en Chine mais aussi au Maroc, Qatar, Niger, Mozambique, Côte d’Ivoire ou encore Oman des projets de développement d’un offre offshore sont en cours.

Des filières spécifiques. L’école développe trois filières sectorielles plus originales que celles qu’on retrouve dans toutes les écoles :

  • « Passion automobile et mobilité » est organisée avec l’école d’ingénieurs Sigma, Michelin et CARA (European Cluster for Mobility Solutions) ;
  • « Passion sport » avec l’emblématique club de rugby clermontois, l’ASM Clermont-Auvergne, Clermont Foot 63 et le Coq Sportif pour former à une double compétence business et sport une cinquantaine de sportifs chaque année. En 2019 sera créée une spécialité au sein du programme Grande école et lancé un mastère spécialisé. En 2020 une école dédiée au sport devrait même être créée ;
  • « Retail » avec Auchan, Decathlon, Ikea, Legostore et Nature & Découvertes pour gérer les modifications profondes des habitudes des consommateurs et l’explosion du e-commerce. Dans ce cadre l’école abrite quatre mètres de linéaires de Decathlon pour montrer les enjeux du retail à chaque saison.

Cap sur l’innovation managériale et la formation continue. L’ESC Clermont entend être identifiée comme une école de pointe sur les questions d’innovation managériale. L’école a ouvert en ce sens plusieurs lieux d’échanges et d’expérimentations. En tout ce sont 50 enseignants-chercheurs qui devraient faire partie de l’école en 2025.

Le groupe ESC Clermont veut également développer sa formation continue et passe ainsi dès cette année de 600 à 1 000 personnes formées. Dans la logique de la réforme de la formation professionnelle de septembre 2018, l’offre est 100% capitalisable pour faire par exemple partie d’un compte personnel de formation (CPF). En 2019 le bachelor sera modularisé.

#studentcentric. « Nous sommes tournés vers l’expérience étudiante qui a fait le modèle des business schools françaises dans un esprit #studentcentric », insiste François Roudier en mettant en avant le « retour sur investissement » pour des étudiants dont les frais de scolarité restent raisonnables.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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