ECOLES DE MANAGEMENT

Se former au management des industries créatives

Alors que le spectacle vivant souffre de l’épidémie de Covid-19 jamais l‘industrie du jeu vidéo ne s’est mieux portée. C’est dans cet environnement contrasté que se développe cette année une école à part : l’Emic (Ecole de management des industries créatives).

Des secteurs économiques porteurs. La crise qu’a connue l’industrie du disque est dépassée. En 2018 son chiffre d’affaires approchait les 10 milliards d’euros en France. Et c’est encore mieux pour l’audiovisuel et le cinéma qui, réunis, dépassent les 16 milliards d’euros. Quant aux jeux vidéo ils dépassent les 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon le 3ème Panorama des industries culturelles et créatives publié fin 2019 par France Créative et EY.

Ce sont justement sur ces trois segments d’un univers qui culmine à plus de 91 milliards d’euros dans toutes ses dimensions que les créateurs de l’Ecole de management des industries créatives se sont positionnés. « Nous nous sommes d’abord intéressés à l’industrie musicale, puis à celle des jeux vidéo, nous ouvrons maintenant un nouveau MBA à audiovisuel », confie Daniel Findikian, le co-fondateur d’une école qui fêtera bientôt ses trois ans.

Former des professionnels par des professionnels. Le modèle de l’EMIC : la formation des futurs professionnels par des professionnels. « Après avoir travaillé vingt ans dans la musique – chez Sony Music, Virgin, EMI où j’ai développé la culture digitale -, il m’a paru naturel de me lancer dans l’enseignement puis maintenant de créer ma propre école », explique Daniel Findikian. « Nous venons du milieu professionnel et nous sommes immergés en permanence dedans ce qui nous permet de faire évoluer rapidement nos programmes », renchérit l’autre fondateur, Bernard Sizey, qui est lui passé par BMG Entertainment et Activision Blizzard.

Comme eux les professeurs sont tous des professionnels en activité. Mais parce qu’on ne s’improvise pas enseignant, chacun d’eux travaille ses cours en amont pour créer son syllabus et chapitrer ses cours. Innovation, vente, distribution, marketing, processus de fabrication, achat de programmes internationaux c’est tout le management des industries créatives qui est au programme de la première année de MBA avant une seconde où les étudiants se spécialisent dans la musique, le jeu vidéo et, à partir de la rentrée 2020, l’audiovisuel.

Un nouveau MBA audiovisuel. Comment pour toute l’école le nouveau MBA Production TV, digital et cinéma qu’ouvre l’Emic sera à la fois professionnel et personnalisé. L’Emic tient en effet à conserver des effectifs réduits pour coller aux besoins des entreprises. « Nous connaissons le prénom de chaque étudiant. Quand un recruteur appelle on sait qui recommander pour tel poste. De plus nos intervenants sont de futurs recruteurs. Dès l’école on se construit un réseau », assure Daniel Findikian. Formés au management les étudiants n’en apprennent pas moins les grandes étapes du développement technique des métiers des médias. « Nous leur demandons de produire un objet vidéo de A à Z, de sa conception à sa vente en passant par sa réalisation. Même si ce ne sera pas leur métier demain ils sauront ainsi travailler avec des techniciens », insiste Bernard Sizey.

Les étudiants pitchent ainsi régulièrement devant leurs pairs pour une lecture critique des projets qu’ils développent. Des coachs sont régulièrement présents pour les aider à comprendre comment interagir dans l’entreprise : « Nos étudiants ont une véritable intelligence relationnelle qui est très importante pour les entreprises ».

Par la pratique. D’une durée de deux ans, les MBA de l’Emic sont accessibles après une licence ou un bachelor en première année ou directement en seconde. Tous les profils sont les bienvenues dans la mesure où ils sont « passionnés ». Le clou de la première année est normalement l’organisation d’un festival – cette année il n’a évidemment pas eu lieu – pour lequel ils touchent une petite subvention de l’école et doivent pour le reste trouver les financements et… les artistes. « C’est hyper formateur d’apprendre à organiser un événement pour lequel des artistes peuvent se décommander au dernier moment », s’exclame Daniel Findikian.

La seconde année se déroule en alternance dans le cadre de contrats de professionnalisation. « Nous effectuons un travail très important en amont pour convaincre les entreprises, notamment celles de moins de 200 salariés qui n’ont pas d’obligations légales, de recruter nos étudiants », remarque Bernard Sizey. A la clé des emplois pour 95% des diplômés sur un marché des industries créatives en plein essor et, plus que jamais, à la recherche de managers.

  • Depuis le 16 mars, tous les cours et interventions sont organisés à distance. Les entretiens d’admission se déroulent désormais en ligne.
Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Send this to a friend